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Affichage des articles du février 19, 2012

LA PEINTURE ACADEMIQUE

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Dans les encyclopédies d'art et jusqu'après l'ouverture du Musée d'Orsay, les chapitres réservés à la peinture académique sont étrangement sous-représentés ou même carrément absents. Leurs auteurs, lorsqu'ils parlent de la seconde moitié du XIXème siècle, ne considèrent que l'art romantique et réaliste, Manet et les impressionnistes. Ceux qui, hier et de leur vivant, ont été reconnus et adulés ont purement et simplement été rayés des cadres de l'histoire de l'art. La caractéristique de l'art académique réside à la fois dans le fini des éléments peints très figuratifs et dans leur précision, cette conception se trouve à l'opposé de la théorie moderne où tout tend à s'abstraire et à se suggérer avec une finition souvent très secondaire. Cette conception est encore associée par dérision à un simple artisanat habile, soi-disant signe d'un manque de talent et d'originalité. La peinture académique, émanation directe des règles strictes du

RÈGLES ET INSTITUTIONS

Les années 1848-1870 représentent une époque charnière dans l'histoire de l'art en France. Héritière des courants dominants de la première moitié du XIXème siècle : romantisme d'une part et néo-classicisme d'autre part, elle se poursuit jusqu'à la naissance de l'impressionnisme. Encore très fortement marquée par la tradition académique, cette période est caractérisée par la persistance de structures qui constituent ce qu'on appelle le "système des Beaux-Arts". Les artistes sont amenés à se situer par rapport à ce système. La plupart d'entre eux en acceptent les règles et obtiennent - généralement - la faveur du public et de la critique. D'autres, sans remettre totalement ce système en cause, évoluent à sa marge et rencontrent davantage de difficultés à faire admettre leurs oeuvres.Le système des Beaux-Arts Il s'appuie à la fois sur des principes et sur des institutions : 1. Des principes : Pour satisfaire aux exigences de l'

LES BEAUX-ARTS

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LES CONCOURS DE L'ACADEMIE, LE PRIX DE ROME, Chaque année, l'Académie organise un certain nombre de concours à l'intention de ses élèves. Le concours était considéré alors comme le système démocratique par excellence. Outre les divers diplômes et médailles, ces concours décidaient quels étudiants seraient admis à l'Ecole des Beaux-Arts, à quels ateliers ils pourraient participer, et même là où ils prendraient physiquement place dans la classe.Durant le XIXème siècle l'apprentissage technique du dessin dispensé par l'Ecole des Beaux-Arts se double de théorie. En premier lieu l'histoire générale, axée à chaque fois sur une période donnée, narre aux élèves des événements historiques ou mythologiques de manière a susciter leur imagination. Le cours de littérature, que les élèves appellent "la Comédie Française de l'Ecole", permet d'ajouter à l'histoire l'aspect poétique : chaque page de Sophocle ou d'Homère peut se traduire par

Beaux-Arts et Concours

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Chaque année, au début du printemps, entre 1663 et 1967, jusqu'à cent élèves de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris participent au concours du Prix de Rome de peinture. Première épreuve : une esquisse peinte à l'huile sur toile, de 32.5 cm par 40.5 cm, dont le sujet, toujours d'histoire, biblique ou mythologique, est annoncé par un professeur qui supervise l'épreuve. Les concurrents sont enfermés douze heures durant dans un atelier de l'école qu'ils ne peuvent quitter avant d'avoir terminé l'épreuve. Le jury qui se compose de professeurs et de membres de l'Académie donne le résultat quelques jours plus tard. Les esquisses gagnantes sont enfermées à clé, pour être réutilisées à l'issue de l'épreuve. Peu d'œuvres sont sélectionnées. Deuxième épreuve : vingt demi-finalistes pourront y participer. Celle-ci se déroule cinq jours après les résultats de la première épreuve. Durée : quatre sessions de sept heures chacune où les concurrents

Ateliers d'artiste fin de siècle

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Comme aujourd'hui, les ateliers finissent toujours par se ressembler, l’artiste pense, à travers eux, cultiver une forme d’originalité alors qu’il ne fait que très souvent épouser l’air du temps. Ces ateliers sont désormais blancs et généralement dépouillés ; dans la mesure des moyens et de la reconnaissance du créateur ils se situent volontiers dans le VIème arrondissement de Paris ; ils sont vastes, bien éclairés et sans meuble avec, tout au plus accrochées aux murs, quelques peintures abstraites ou, mieux, minimalistes. Hier, les ateliers étaient chargés avec tentures, tapis, et peaux de bête selon son goût pour la mode orientale ou deuxième Renaissance et, la plupart du temps, ils se trouvaient dans le XVIIème arrondissement. Aux cimaises des lieux et selon la spécialisation de l'artiste, des toiles - personnages en vue, odalisques et vénus - de tous formats et, bien sûr, toutes exclusivement figuratives. Le chevalet, le calorifère, le paravent du modèle trônent en b

ART CONTEMPORAIN ET ENSEIGNEMENT

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En permanence, hier comme actuellement, l'organisation du système culturel, de ses valeurs, a toujours engendré des critiques et des contestations. Malgré la réticence plus ou moins justifiée d'une partie de « professionnels » toujours attachés au maintien des anciens fondements, les opposants chercheront naturellement à établir de nouvelles pratiques sur de nouveaux critères et donc à réformer les postulats officiels. L'éducation artistique aujourd'hui ne repose plus sur une initiation dogmatique avec une tradition imposée que l'étudiant n'aurait pas les moyens d'évaluer ou la liberté de critiquer. Les techniques normatives et les modèles canoniques ont été dévalorisés et même carrément rejetés au profit de techniques aléatoires, supposées libérer l'expressivité des élèves. Au XIXème siècle, l'apprentissage des Beaux-Arts est transmis par le système scolaire avec pour double mission : la conservation des techniques et le respect des idéaux reconn

Enseignement des Arts et tradition

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Le sérieux et la rigueur dans l'apprentissage des règles des Arts au XIXème siècle n'excluent pas pour autant un sens certain de la fête et du folklore... En permanence, hier comme actuellement, l'organisation du système culturel, de ses valeurs, engendrera toujours des critiques et des contestations. Malgré la résistance d'une partie de la communauté professionnelle encore attachée au maintien des anciens fondements, les détracteurs chercheront naturellement à établir de nouvelles pratiques et de nouvelles conceptions et donc à réformer les postulats officiels. L'éducation artistique aujourd'hui ne repose plus sur une initiation dogmatique dans une tradition imposée que l'étudiant n'aurait pas les moyens d'évaluer ou la liberté de critiquer. Les techniques normatives et les modèles canoniques ont été rejetés au profit de techniques aléatoires, supposées libérer l'expressivité des élèves. Il demeure cependant que l'on peut toujours ess