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Affichage des articles du novembre 23, 2014

Nymphes et Donneuses d’eau

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POUGUES LES EAUX - PARC SAINT-LEGER - FIN DE SIECLE L’artiste n’a pas donné de nom à la nymphe qu’il a peinte, couchée sur la mousse et les feuilles mortes du parc Saint-Léger. Mais on la reconnaît pour une Hamadryade, pour cette nymphe qui naissait en même temps que les chênes et mourait de leur mort. On prétend qu’en les surprenant dans leur nudité, l’homme s’exposait à être frappé de démence, mais que toujours des hommes se sont rencontrés pour braver ce danger, symbole de l’indicible attrait de la beauté et du délire qu’il porte malgré lui dans l’âme. En effet, ne sont-elles pas avenantes ces Nymphes, Donneuses d'eau, qui posent avec grâce près du mur de soutènement de l’allée qui conduit au café-terrasse de Belle-Vue, qui cheminent près du Lac aux cygnes et devant le promenoir du Parc qui, hier encore, abritait des boutiques de souvenirs et spécialités. Les modèles de Charles Chaplin et de Jules Lefebvre sont étonnamment jeunes, des adolescentes, autrement dit des jeunes

La Méthode

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A défaut de méthode innovante et révolutionnaire, les peintres de la Belle Epoque ne manquaient généralement pas d’imagination et de technique ; en un mot, ils savaient peindre car, pour eux, il s’agit surtout de cela. Leurs œuvres, de leur vivant, souvent exposées au Salon de Paris et parfois même achetées par l’Etat, commencent aujourd’hui à apparaître en bonne place, entre les impressionnistes et les modernes, sur les cimaises des musées. Evidemment, on n’est pas obligé de partager ce goût pour la peinture académique, mais il faut savoir qu'elle reste néanmoins très variée dans les sujets, la composition, voire même dans le traité. Complètement occultée pendant des années, grâce à l’Internet, on peut désormais se rendre compte de cette diversité, de cette fantaisie, de cette richesse. Les Nymphes, toute une histoire ! Il s'agit avant tout de divinités secondaires très fréquemment dévêtues, elles se plaisent à vivre libres, en pleine nature, dans les forêts, les parcs, les

Le Parc Saint-Léger

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Outre un panorama photographique du Parc Saint-Léger de Pougues-les-Eaux, les "images" des pages qui suivent ont été composées à partir des peintures "fin de siècle" de peintres académiques, aujourd'hui encore déconsidérés et souvent tombés dans l'anonymat. On aperçoit sur quelques compositions l'île du plasticien contemporain Xavier Veilhan, plutôt bien intégrée au site, et propriété du département de la Nièvre. Le Parc Saint-Léger abrite également un Centre d'Art Contemporain dans l'ancienne usine d'embouteillage des eaux de source ainsi qu'un Casino. 26 août 1632 : édit du roi Louis XIII "Par ordre du Roy, commandons à Bouvard, surintendant général des Eaux minérales de France, de faire transporter les Eaux de la source Saint-Léger en bouteilles cachetées de cire rouge, afin que ces Eaux estant portées fidèlement, les malades puissent jouir des dons et grâces espéciales que Dieu leur a desparties." 26 février 1745 : arrê

Alexandre Cabanel

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Alexandre Cabanel, Montpellier 1823 - Paris 1889 - La Naissance de Vénus Student of : François-Edouard Picot (1786-1868) Teacher of : Jules Bastien-Lepage (1848-1884), Paul Albert Besnard (1849-1934), Gaston Bussière (1862-1929), Benjamin Jean-Joseph Constant (1845-1902), Fernand-Anne Piestre, Fernand Cormon (1845-1924), Kenyon Cox (1856-1919), Adolphe Jean Dagnan-Bouveret (1852-1929), Edouard Bernard Debat-Ponsan (1847-1913), Emmanuel de Dieudonné (1845-after 1889), Henri-Charles-Etienne Dujardin-Beaumetz (1852-1913), François Flameng (1856-1923), Émile Friant (1863-1932), Henri Gervex (1852-1929), Daniel Ridgway Knight (1839-1924), Henri Léopold Lévy, Henri Régnault (1843-1871) Considéré comme l'un des grands peintres académiques ou pompiers du second Empire, Alexandre Cabanel fut à la fois le plus adulé du public et l’un des plus critiqué. Fils d'un modeste menuisier, il commence son apprentissage à l’école des Beaux-Arts de Montpellier. Doté d'une bourse il mont

Point de vue

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LA PEINTURE ACADEMIQUE  Dans les encyclopédies d'art et jusqu'après l'ouverture du Musée d'Orsay, les chapitres réservés à la peinture académique sont étrangement sous-représentés ou même carrément absents. Leurs auteurs, lorsqu'ils parlent de la seconde moitié du XIXème siècle, ne considèrent que l'art romantique et réaliste, Manet et les impressionnistes. Ceux qui, hier et de leur vivant, ont été reconnus et adulés ont purement et simplement été rayés des cadres de l'histoire de l'art. La caractéristique de l'art académique réside à la fois dans le fini des éléments peints très figuratifs et dans leur précision, cette conception se trouve à l'opposé de la théorie moderne où tout tend à s'abstraire et à se suggérer avec une finition souvent très secondaire. Cette conception est encore associée par dérision à un simple artisanat habile, soi-disant signe d'un manque de talent et d'originalité. La peinture académique, émanation dir

Elégantes fin de siècle

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La mode Durant le XIXème siècle, la mode féminine évolue lentement vers plus de simplicité. Sortir ou recevoir les bras nus reste inconvenant. De la jambe, on ne doit apercevoir que le bout du pied. La cambrure des reins est toujours mise en valeur par le corset et, avec le concours de drapés savants, par la « tournure ». Vers 1890, la tournure large disparaît, au profit d’un petit coussin placé en haut des reins : le Cul de Paris. Le corsage, cintré avec profusion de boutons dans le dos, se termine généralement par d’étroites manches qui s’évasent en dentelles aux poignets et se froncent aux épaules. Le décolleté peut être marqué. La Belle Epoque : - C'est le triomphe de la Troisième République, l'année de l'exposition universelle, de l'architecture métallique, de la fée électricité, du métro, du style nouille inimitable et de l'Ecole de Nancy, du journal à un sou, de la rente à 3%... - C'est aussi l'affaire Dreyfus, Ravachol et les anarchistes, des h

Le témoignage de Marguerite

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Témoignage d’une Donneuse d’eau Marguerite Chassin, dite « Mathilde », a vu le jour le 5 décembre 1893 à Pougues-les-Eaux, dans une famille de condition modeste. Son père travaillait pour l’établissement thermal à l’usine d’embouteillage. A treize ans, Mathilde débute son apprentissage chez un pâtissier-confiseur qui tenait boutique dans la galerie marchande du Parc. Le matin elle vendait des bonbons aux eaux minérales et l’après-midi, elle faisait des gaufres pour les curistes. Mathilde Chassin-Paulus commence alors, le premier juin 1911, une saison de Donneuse d’eau au Pavillon des sources Saint-Léger, Saint-Léon : «  Nous étions au pourboire et touchions dix centimes du verre d’eau mais il fallait auparavant s’acquitter de la somme de 375 francs afin de pouvoir travailler aux sources ». La journée commençait à six heures mais la grande vague des curistes arrivait entre dix et onze heures trente, après les bains. Vers midi, Mathilde et sa collègue essuyaient et rangeaient les verr

L'image de la Femme

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Le Panorama Salon 1896 – Le Nu n°6 – Gaston Schéfer « La nudité ne se justifie que par la beauté des formes, la grâce des attitudes. La convention admet les nymphes nues au milieu des bois, les sirènes couchées sur la crête des vagues, les déesses accoudées sur les nues ; elle permet à l’artiste de placer son modèle dans le milieu qui lui plait. Mais à la seule condition de charmer le regard par la pureté des lignes et l’harmonie du geste. La question reste de savoir si cette femme nue a pleinement satisfait à cette condition. » Dans la peinture occidentale, la règle voulait que ni les poils pubiens, ni la fente vaginale ne soient représentés. L'étude des tableaux par le critique d'art de l'époque victorienne, John Ruskin (1819-1900), l'avait tenu si éloigné de cet aspect de la réalité de l'anatomie féminine qu'il eut la grande surprise de constater, lors de sa nuit de noce, que si effectivement les femmes n'avaient pas de barbe, elles étaient néanmoins p