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mercredi 9 septembre 2015
lundi 7 septembre 2015
dimanche 6 septembre 2015
Ancien Couvent 1972
Nevers 1972 - L'ancien Couvent situé entre la déviation et la rue Sainte-Trohé, aujourd'hui disparu.
mardi 1 septembre 2015
LES USINES LAMBIOTTE – UrBex 2015
Marc-Verat@wanadoo.fr
http://marc-verat.blogspot.fr/
« J'ai peur d'une société axée sur la compétition, la
concurrence. Une société qui vous dit d'être des gagnants. Mais qu'est-ce qu'un
gagnant sinon un fabriquant de nombreux perdants ! » Albert Jacquart
« C'était une usine, c'est devenu un monstre. Il n'en
restera rien. Les collectivités locales ont renoncé à l'idée de conserver le
moindre bâtiment du site Lambiotte qui a définitivement fermé ses portes fin
2002. » Le JDC 31/08/2012
L'intérêt des « Haikyo », autrement dit des « ruines
récentes » en japonais, ou des « Urbex », contraction de la locution «
exploration urbaine », ici, en Europe, n'est pas vraiment récent. Mais depuis
l'accélération, dès la fin des années 70, de la désindustrialisation et avec
les nombreuses friches qui l'accompagne, ce goût est devenu aujourd'hui une
mode.
Comme le dit si bien Michèle Broune « tous ces Beaubourg
cachés que l'on a presqu'oubliés », à l'esthétique inquiétante et souvent
agressive, vestiges d'un passé pourtant encore présent dans bien des mémoires,
et dès lors qu'ils se situent hors d'une zone urbaine dense, n'attirent
cependant pas les investisseurs. Ici, il ne sera jamais question « d'espaces et
projets intermédiaires » pour reprendre le langage convenu de Michel Duffour,
secrétaire d'État au Patrimoine et à la Décentralisation culturelle.
Des sites, comme l'ex Usine Lambiotte, témoignent d'un
passage, souvent brutal, d'une société industrielle et de ses rêves
consuméristes, plus ou moins accessibles, à celui d'une société axée sur les
services et les moyens dématérialisés de communication.
Hélas ou, après tout, peut-être tant mieux ! Ces friches
industrielles marquent aussi la fin du mythe du plein emploi que le secteur dit
tertiaire ne parviendra jamais à compenser.
« C'est un peu comme la disparition des allumeurs de
réverbères ! On peut s'en plaindre ou s'en réjouir : d'autres métiers sont
apparus, le chômage aussi... Dans 50 ans, quelles seront les images collectées
par les VEILLEURS DE MEMOIRE penchés sur les années 2015 ? Les migrants noyés
en Méditerranée ? Les terrils de cartes-mères ou traces de nos ordinateurs et
consorts ?
On parlait de cadences infernales, hier. Aujourd'hui, on dit
STRESS. Demain, quel mot viendra désigner les pénibilités d'un système encore
inconnu ? » Michèle Broune
Les friches industrielles
Au cours des dernières décennies, on a pu constater un
intérêt grandissant pour les " ruines contemporaines", intérêt dont
témoigne, par exemple, le succès des haikyo et des urbex. Mais qu'en est-il du
statut esthétique de ces ruines contemporaines ? Si nous acceptons de définir
les ruines non seulement par le fait qu'elles ne sont plus en usage, mais aussi
par le fait qu'elles ont besoin de temps pour devenir esthétiquement
intéressantes, nous ne pouvons pas encore appeler ruines ces lieux et ces
bâtiments qui datent d'une période récente. Ce qui est intrigant c'est que,
néanmoins, ces sites exercent souvent un grand pouvoir d'attraction, et que
leur contemplation peut produire des impressions et des idées semblables à
celles provoquées par les ruines classiques.
L'exploration urbaine, abrégé urbex (de l'anglais urban
exploration), est une activité consistant à visiter des lieux construits par
l'homme, abandonnés ou non, en général interdits d'accès ou tout du moins
cachés ou difficiles d'accès.
La visite de sites industriels désaffectés est en théorie
interdite puisqu'il s'agit de lieux privés et en raison des dangers qui s'y
trouvent (matières dangereuses stockées, risques de chutes, d'effondrement de
la structure, électrocution, amiante, etc...), mais elle représente une grande
partie de l'activité d'urbex car facilement réalisable et relativement
disponible en fonction des régions. Il arrive parfois que le site ait été
racheté par une collectivité locale ou mis sous tutelle d'un organisme public
du type établissement public foncier, pour être dépollué et détruit. Dans ce
cas, l'activité d'urbex conserve le témoignage visuel d'un patrimoine
industriel voué à une prochaine disparition. Néanmoins, il demeure assez rare
de trouver un site industriel encore préservé en raison du vandalisme et du
pillage qui survient généralement très rapidement après toute cessation
d'activité.
Haikyo - Les Ruines en japonais
Dès les années 70 le Japon dynamise son économie : les prêts
sont facilités, il y a beaucoup d'argent disponible, de liquidité, et les
Japonais ont des salaires de 30 à 40% supérieurs aux Européens. Ils achètent,
spéculent à tout va. Se construisent de nouvelles usines, des immeubles
d'habitations, des terrains de golf, des parcs d'attractions aussi... Le
champagne coule à flot ! La bulle spéculative, quant à elle, gonfle
dangereusement pour finir par exploser le 29 décembre 1989.
Deux ans plus tard, la valeur du Nikkei s'est effondrée de plus de 50%, et depuis n'a jamais retrouvé son niveau de 1989. Un paysage nouveau - post-apocalyptique - prend naissance : le monde des haikyos. Un terrain de jeu pour amateurs en tout genre.
Deux ans plus tard, la valeur du Nikkei s'est effondrée de plus de 50%, et depuis n'a jamais retrouvé son niveau de 1989. Un paysage nouveau - post-apocalyptique - prend naissance : le monde des haikyos. Un terrain de jeu pour amateurs en tout genre.
De nombreuses friches ont vu se succéder des entreprises
dont il est important de conserver la mémoire. Les collectivités développent
peu à peu des bases de données et cartographies spécialisées. En France, deux
bases de données BASIAS et BASOL remplissent plus ou moins ce rôle. Des collectivités
particulièrement concernées telles que par exemple Lille-LMCU, située dans le
département le plus riche en friches, travaillent aussi sur ces questions, avec
les services d'archives départementales, les établissements publics fonciers,
les archives du monde du travail.
Les problèmes liés aux friches sont différents selon le
paysage et le contexte, mais les friches industrielles restent souvent issues
d'industries ou d'activité polluantes. Il est fréquent que des déchets
dangereux y aient été oubliés ou cachés et soient une source durable de
pollution des sols. Les friches issues de sites de sous-traitance mal repérée
dans les bases de données peuvent aussi conserver des pollutions ou objets
dangereux : transformateurs au pyralène, explosifs, etc.
Le recensement n'est pas achevé, mais rien que dans l'Europe
des 15, le nombre de sites pollués a été estimé à 1 400 000 environ,
essentiellement à la suite des activités minières, pétrolières, carbochimiques
et pétrochimiques, sidérurgiques, des cokeries, de la chimie fine.
Les polluants les plus fréquemment retrouvés sont des métaux
lourds et métalloïdes : cuivre, zinc, plomb, cobalt, nickel, arsenic,
cadmium..., des hydrocarbures légers : fuel, essence, gazole et lourds comme
les huiles lourdes, le pétrole brut, des solvants halogénés, et diverses
molécules organiques sans oublier également la présence d'amiante dans la
construction des bâtiments.
Des composés organiques sont trouvés dans près de 75 % des
sites pollués et il est permis de supposer que des polluants nouveaux comme des
nanoparticules ou autres bactéries seront de plus en plus présents dans
certaines nouvelles friches.
Mais qu'est-ce-que l'Urbex ?
Les vestiges d'un passé récent, Les bâtiments à l'abandon,
plus ou moins en ruine, plus ou moins isolés, parfois perdus dans la campagne,
la forêt... possèdent désormais un nom pour les désigner : "Haikyo"
en japonais, et en europe "Urbex".
Les photographier, les interpréter, les décliner, représente
aussi un travail artistique, une action de mémoire collective : les bâtiments
sont souvent très abîmés par l'humidité, les intempéries, le temps qui passe,
et ils finiront un jour par être complètement détruits ou plutôt autodétruits.
Représenter ces lieux délaissés c'est donc conserver une trace de leur
histoire, de la vie au quotidien de l'époque, c'est peut-être également
éprouver une certaine nostalgie d'un Japon, d'une Europe des années 60-70, celle
des taux de croissance et d’inflation à deux chiffres, celle du temps du plein
emploi qui n'existe plus.
L'exploration urbaine, plus communément surnommée « UrbEx »,
consiste donc à visiter des lieux construits après la Seconde guerre mondiale et
aujourd’hui abandonnés. La pratique s'est rapidement propagée et popularisée
dans le monde entier, notamment à travers les réseaux sociaux, si bien que
ladite exploration est maintenant devenue un phénomène relativement courant.
Le Japon, l'Europe du Nord, et en grande partie la France,
la Belgique, l'Allemagne, constituent de grands terrains d'investigation pour
les amateurs, avec ses nombreux bâtiments désaffectés, parmi lesquels on
retrouvera d'anciennes fabriques industrielles, des centres sanitaires et
sociaux à l'abandon, des antiquités ferroviaires, mais aussi des vestiges de
guerre, de prisons et autres camps militaires.
Depuis le départ, l'Urbex reste indissociable de la
photographie et en quelques années, le nombre de photographes intéressés a pris
de l'ampleur. Mais la mode de cette pratique soulève forcément quelques
questions : Comment garder cette activité discrète pour ne pas attirer
l'attention de la législation ? Comment en gérer les éventuels risques et
débordements ? Comment en analyser les enjeux artistiques, critiques et
sociologiques ?
Un autre état d'esprit !
Au Japon les friches restent généralement dans l'état du
jour de leur cessation d'activité. Les dégradations sont celles, naturelles, du
temps. Peu ou pas de vandalismes et autres graffitis. Une question de culture
sans doute. Il faut également considérer que les sites les plus remarquables,
développés pendant les années d'euphories soixante-dix, sont situés sur de
petites îles assez peu aisées d'accès.
En Europe industrielle du Nord, l'esprit devient tout autre.
Après seulement quelques mois d'inoccupation l'espace se trouvera le plus
souvent "squatté", vandalisé, tagué et délesté de tout ce qui pourra
représenter une valeur marchande.
Historique des Etablissements LAMBIOTTE Frères
3, rue d'Edimbourg, Paris 8° (en 1929)
"Fondées il y a plus de quarante ans au milieu des
régions forestières du Nivernais et de l'Ardenne, établies à Prémery et à
Demeurs dans la Nièvre, et à Marbehan dans le Luxembourg belge, les usines
LAMBIOTTE sont destinées à la distillation du bois et à la préparation des
produits chimiques qui en dérivent.
Il y a un quart de siècle, les usines Lambiotte étaient les
seules en France à fabriquer les créosotes et les gaïacols purs et leurs
éthers. Elles produisent aujourd'hui en abondance le formol, le trioxyméthylène
et l'hexaméthylènetétramine.
Les spécialités Lambiotte Frères sont : les Perles Taphosote
(tanno-phosphate de créosote) ; le Phosote (phosphate de créosote pur) ; le
Créosoforme (composé formaldéhydocréosoté) ; l'Urométine
(Hexaméthylènetétramine pure) ; le Galform (pastilles à l'aldéhyde formique) ;
le Chloroforme ; le Thiosole (Sirop au sulfocrésotate de potassium)."
Texte paru dans la revue d'Histoire de la Pharmacie en 1929
En 1886 la famille Lambiotte, venue de Belgique, s'installe
à Prémery et crée cette vaste usine qui produit du charbon de bois et des
dérivés chimiques issus de la distillation du bois en provenance de la grande
forêt voisine. Après plus d'un siècle de production, l'usine de Prémery, vendue
à un groupe privé en 1990, doit définitivement fermer ses portes en octobre
2002.
Deux fours verticaux de cuisson du bois du type Lambiotte
SIFIC/CISR.
Conçus par l'ingénieur Charles Coutor de Prémery, ces fours continus ont été installés, l'un en 1947, l'autre en 1953. Ils étaient considérés à l'époque comme les plus perfectionnés du monde. Plusieurs installations identiques on été mises en oeuvre, tant en France qu'à l'étranger.
Conçus par l'ingénieur Charles Coutor de Prémery, ces fours continus ont été installés, l'un en 1947, l'autre en 1953. Ils étaient considérés à l'époque comme les plus perfectionnés du monde. Plusieurs installations identiques on été mises en oeuvre, tant en France qu'à l'étranger.
Avec environ 1700 m3 de déchets toxiques retirés en 2004,
l'usine Lambiotte constitue l'une des plus dangereuses friches industrielles du
pays. En 2011 devrait être retiré le restant des résidus toxiques (acide
formique notamment) puis la démolition totale du site est envisagée pour 2012,
à l'exception toutefois des deux fours primitifs qui devraient être préservés
au titre de patrimoine archéologique.
CF/ Francis CAHUZAC
Au temps des "Lambiotte", l'usine garde son esprit
paternaliste. Le patron se doit de connaître chaque ouvrier par son nom et on
pratique la politique des petits cadeaux. A la naissance de Georges Lambiotte,
en 1928, son père Auguste fait distribuer du vin en quantité aux ouvriers. En
1954, pour la naissance des jumeaux Lambiotte, la tradition est respectée et
chaque employé reçoit deux bouteilles de Pouilly. Au moment du départ en
retraite, chacun a droit à un cadeau.
On ne produit pas que du charbon de bois à Prémery. De la
carbonisation et de la distillation on peut extraire quelque cent-dix produits
dérivés comme le formol, l'acide acétique, la créosote, pour ne citer que les
principaux sans oublier bien sûr tous les produits à usage pharmaceutique.
La production la plus curieuse reste celles des arômes
alimentaires. Lambiotte parfume les confitures, les bonbons, les crèmes. Un
arôme renforce le goût du beurre et Prémery sera longtemps l'unique fabriquant
de l'arôme à la saveur de fraise des bois - Tagada.
Comme toutes les usines "chimiques", celle de
Prémery génère ses nuisances. Il y a l'odeur de la carbonisation qui flotte en
permanence. L'odeur est très tenace et finit par imprégner les vêtements. Dans
les magasins on entend dire : " Tiens, un Lambiotte est passé par là
!" Des fumées noires retombent aussi parfois sur la cité et les eaux
polluées ruissellent jusqu'à la Nièvre toute proche. Il existe un risque
permanent d'incendie et, en 1947, une explosion dans le stockage du celluloïd provoqua
le décès de deux ouvriers. Il n'est donc pas étonnant que le site ait fini par
être classé "Seveso".
Extrait des Grandes heures du Mouvement Ouvrier dans la
Nièvre/ Maurice Joinet/ avril 2004
Les fabrications Lambiotte
L’usine de Prémery étaient spécialisées dans la Carbochimie
du bois dans les deux dernières décennies du 19è siècle et la 1ère moitié du
20è siècle.
Cette entreprise dont le propriétaire directeur, Lucien
Lambiotte, était passionné des nouvelles technologies de la carburation des moteurs
fournissait de façon très conséquente le carburant automobile de l'époque, les
automobiles marchaient au Méthanol qui posséde un excellent pouvoir explosif -
méthanol obtenu à partir de la fermentation alcoolique du bois.
La guerre de 1914 ayant entrainé une forte demande de gasoil
pour l’usage de la marine qui en est grosse consommatrice, le méthanol s'est vu
dépassé petit à petit par le fuel obtenu à partir de l'extraction du pétrole,
au début venant principalement d'Amérique et de Mer Noire.
L'Usine Lambiotte dut partiellement se reconvertir vers
l'industrie pharmaceutique et la production de solvants.
La guerre de 1940, avec l'exploitation des pétroles du Moyen-Orient
et les découvertes des pétroles d'Afrique et d'Amérique du Sud, acheva le développement
de l'entreprise. C'en était fait de la Carbochimie du Bois en France; l'autre
Usine atteinte par cette crise fut la concurrente de Lambiotte à Clamecy
appartenant à Rhône Poulenc (la fameuse SPCC) mais qui diversifia ses
productions ailleurs.
L'usine stagna donc jusqu'en 2002, se contentant de la
carbonisation du bois pour une production de charbon de bois vendue en grandes
surfaces.
Épilogue
La Société Usines LAMBIOTTE exploitait à Prémery un
établissement industriel dont les activités principales étaient la fabrication
de charbon de bois et l'extraction de composés chimiques, essentiellement par
distillation, à partir des jus pyroligneux issus des fours de carbonisation du
bois ; une activité de distillation à façon était aussi exercée sur ce site. La
clôture de la liquidation judiciaire de cette entreprise a été prononcée par le
Tribunal de commerce de Nevers en décembre 2003. Le terrain de ce site
appartenait à cette entreprise.
Le jugement du Tribunal de commerce de Nevers, concernant la liquidation de LAMBIOTTE, indique notamment que « la procédure de liquidation judiciaire n'a ni les moyens, ni la faculté de supporter le coût de la sécurisation ou de la remise en état... »
Le jugement du Tribunal de commerce de Nevers, concernant la liquidation de LAMBIOTTE, indique notamment que « la procédure de liquidation judiciaire n'a ni les moyens, ni la faculté de supporter le coût de la sécurisation ou de la remise en état... »
Le journal ADEME - Sites et sols pollués
La France, comme la plupart des pays industrialisés, a
hérité d'un long passé industriel et de consommation durant lequel les
préoccupations et les contraintes environnementales n'étaient pas celles
d'aujourd'hui. Les conséquences du déversement des produits et des pollutions dans
l'eau, dans l’air, dans les sols, sans précaution particulière, étaient alors
peu ou pas connues. Les substances toxiques persistantes se sont accumulées
dans les sols, les eaux souterraines et les sédiments des rivières et peuvent
constituer des sources de pollutions susceptibles d'avoir un impact
environnemental et sanitaire.
L'ADEME intervient de plusieurs façons sur cette thématique
:
par le financement d'études d'aide à la décision, en
assurant la maîtrise d'ouvrage des opérations de mises en sécurité et de
dépollution de sites pollués à responsables défaillants, pour apporter un
soutien technique et financier aux responsables de projets de requalification
de friches urbaines et industrielles sur sols pollués.
L'ADEME est actuellement impliquée dans la dépollution des
anciens Établissements Lambiotte à Prémery où de nombreux déchets ont déjà été
évacués.
La Révolution industrielle et la Nymphe
La présence de la Nymphe gracieuse et chère aux peintres
pompiers peut paraître décalée et incongrue en ces lieux sinistres et délabrés
mais, après tout, l'époque est la même ; à savoir, cette "Fin de
siècle" qui aura vu le développement des techniques, de la grande
industrie, du pouvoir de la finance et du capitalisme.
En 1906, Paul Mantoux écrivait : " Son essor fut si
prompt et eut de telles conséquences qu'on a pu le comparer à une révolution.
Une conjonction d'avancées réalisées dans des branches pilotes, avec la
mécanisation de la filature du coton et la maîtrise de la technologie de la
houille acquise par la métallurgie anglaise au terme de longs tâtonnements,
donne le signal des transformations décisives."
Nymphe, Manga et Haikyo
Le Manga contemporain du Japon pourvus de ses traits
occidentaux, à travers ses héroïnes aux grands yeux et aux formes généreuses,
n'a pas hésité à investir l'univers des « Haikyo ». Ici, nous avons la chance
de posséder la référence de nos grands peintres académiques avec leurs jolies
Nymphes à la plastique tout aussi avantageuse.
Alors, pourquoi nous priverions-nous de représenter ces
jeunes divinités dans l’espace Urbex ? D'autant qu'à l'origine, cette
société industrielle et ses nouvelles habitudes de consommation s’est
développée de concert avec les Salons très courus « Fin de siècle ».
En somme, à chaque époque ses modes comme peut en témoigner
la silhouette de la femme : tantôt préférée pour ses rondeurs, tantôt
choisie pour sa minceur filiforme. L’esthétique de la Nymphe vaut assurément
celle du Manga et les formes opulentes, la maigreur maladive.
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