mercredi 24 février 2016

Mot à mot




Le Festival du Mot

Le MOT - Son ou groupe de sons articulés ou figurés graphiquement, constituant une unité porteuse de signification à laquelle est liée, dans une langue donnée, une représentation d'un être, d'un objet, d'un concept, etc. Les mots nous présentent des choses une petite image claire et usuelle, comme celles qu'on suspend aux murs des écoles, pour nous donner l'exemple de ce qu'est un établi, un mouton, un chapeau, choses conçues comme pareilles à toutes celles de même sorte (Proust, Chron.,1922, p.107).
Le mot considéré sous son aspect phonique : Articuler, balbutier, détacher, scander, bégayer des mots sans suite ; mal prononcer et manger ses mots.
Le mot considéré sous son aspect graphique : Mot mal écrit, mal orthographié, mot de belle calligraphie.
Le mot considéré du point de vue de sa signification, de sa valeur, de sa qualité.
Le mot considéré du point de vue de son sens - Mot exact, précis, vague ; mot abstrait, concret - Signification d'un mot ; répertoire des idées par les mots ; mot employé dans son sens fort, noble, plein, rigoureux, strict ; sens ancien, classique, étymologique du mot ; sens général, scientifique, technique du mot; poids des mots. Mot à double entente, mot à double sens et jeu de mots.
Le mot considéré du point de vue de sa valeur expressive - Mot chantant, expressif, harmonieux, fort, pittoresque ; mot banal, terne, usé, sans relief ; mot juste ; mot blasphématoire, blessant, grossier, ignoble, injurieux ; mot argotique, bas, familier, populaire, vulgaire.

Grand mot. Mot de grande conséquence; péj. mot emphatique, prétentieux. C'est un bien grand mot !
Ne pas avoir peur des mots. Parler en termes clairs, directs.
Ne pas dire un mot plus haut que l'autre. Parler sans éclat, sans colère.
Lâcher le mot. Émettre brutalement et avec une réticence surmontée mais explicite un mot qui pourrait être ressenti comme incongru ou inconsidéré.
Parler à mi-mots, à demi-mots, parler à mots couverts.
Ne pas mâcher ses mots. Parler avec franchise, netteté.
Mot d'ordre. Mot de passe. Mot de ralliement.
Avoir le mot. Être dans le secret, savoir ce qu'il faut dire ou faire.
Donner le mot. Donner consigne, demander d'agir d'une certaine façon.
Mot populaire. Mot formé selon une évolution phonétique plus ou moins spontanée et non contrariée.
Mot savant. Mot formé directement sur un mot latin, grec ou étranger.
Mot à mot, mot pour mot. Un mot après l'autre. Lire mot à mot; rapporter un récit, des propos mot pour mot.
Mot de Cambronne. Mot en général associé à une négation, équivaut à rien.
Sans mot dire, sans dire mot; ne dire mot. Sans rien dire, ne rien dire. Qui ne dit mot consent.
Avoir un mot sur le bout de la langue - Avoir le mot sur les lèvres.
Chercher ses mots, ne pas trouver ses mots. Hésiter en parlant ou en écrivant, avoir du mal à s'exprimer.
Peser ses mots. Parler avec circonspection.
Souffler un mot à l'oreille de quelqu'un.
Mot d'amour, d'approbation, de consolation, d'éloge, d'excuse, d'explication, de louange, de pitié, de politesse, de regret, de remerciement, de reproche...
Au bas mot. Au minimum, au moins.
En un mot comme en cent, comme en mille. Bref, pour résumer. En deux mots. Très brièvement.
Avoir son mot à dire. Être autorisé à exprimer son avis, à donner son opinion.
Echanger des mots. Avoir une querelle, une altercation, échanger des propos malsonnants.
N'avoir qu'un mot à dire. Être écouté ou obéi immédiatement.
Dire deux mots à quelqu'un. Faire des reproches, réprimander quelqu'un.
Placer son mot. Intervenir dans une conversation.
Prendre au mot. Prendre quelqu'un à ses propres paroles, accepter une proposition faite par une personne qui ne pensait pas être prise au sérieux.
Dernier mot. Réponse définitive, dernière ressource. La docta ignorantia, dernier mot de la philosophie qui proclame un dieu inconnaissable.
C'est mon dernier mot. C'est la dernière proposition que je fais.
Avoir le dernier mot. L'emporter finalement, ne plus avoir de contradiction, avoir le pouvoir de décider en dernier ressort.
Envoyer un mot - Courte lettre, billet. Écrire.
Mot de condoléance, de félicitation ; faire un mot d'excuse, de remerciement.
Bon mot - Parole expressive et concise, remarquable par son caractère original, spirituel, profond, etc. Mot historique, mémorable ; mot cruel, drôle, dur, frappant, piquant, spirituel, terrible, à l'emporte-pièce.
Mot d'esprit - Mot de la fin - Mot de la situation - Mot pour rire - Mots carrés et Mots croisés...



mercredi 17 février 2016

La Culture vue de Province

L'ex-ministre de la Culture, Fleur Pellerin, a attribué son renvoi au fait qu'elle avait refusé de "flatter" et d'être "la ministre de l'entre-soi", dans une interview parue sur le site de L'Obs mercredi.
"Je n'ai pas voulu être la ministre de l'entre-soi", affirme Fleur Pellerin, qui pense avoir dérangé "un milieu parisien, autocentré".
Peu après sa nomination, François Hollande avait été filmé lui disant : "Va au spectacle tous les soirs, il faut que tu te tapes ça, et plus tu dis que c'est bien, que c'est beau, mieux ça vaudra ! Ils veulent être aimés".
"J’avais pris ces mots du président pour une boutade, en fait ils étaient ma feuille de route", a déclaré Fleur Pellerin, remplacée le 11 février par Audrey Azoulay, ex-conseillère du président pour la culture.
"Je ne voulais pas que ce ministère soit celui du 1% qui va à l'Opéra et à la Comédie-Française. J'ai vu très souvent le président, et il ne m'a jamais signifié que je faisais fausse route", a affirmé l'ex-ministre.
"Mon grand regret est d'avoir mal su expliquer ce que j'étais en train de faire à la tête de ce ministère. Je suis fière de mon bilan d'action. C'est mon bilan de communication qui est mitigé".
"Dire que je n'ai pas accusé le coup, que je n'ai pas été choquée par la nouvelle serait mentir", explique-t-elle. "Mais je n'ai pas pleuré, comme je l'ai aussitôt entendu raconter ici ou là".
"Je voulais faire mes preuves comme ministre. Pour l'avenir, je n'exclus rien", a conclu l'ex-ministre, assurant qu'elle prendrait "une initiative dans les prochaines semaines".
Vu de "province" et quoi qu'en dise l'ex-ministre, d'ailleurs plutôt transparente mais satisfaite de son soi-disant bilan, la Culture reste un domaine des plus parisien où l'entre-soi s'affirme. Les mêmes personnes se côtoient, s'influencent, pour finir par tourner en rond. Journalistes, artistes en vue, politiques, sans oublier quelques grands patrons et hauts fonctionnaires pensent de la même façon, ne souhaitant finalement aucun changement  et, surtout, il convient de préserver les positions acquises... Fleur Pellerin, elle-même, ne demandait-elle pas qu'à conserver le poste ? En regrettant que "ces quatre années au gouvernement, à l'Économie numérique, puis au Commerce Extérieur et enfin à la Culture, aient été soldées en quatre minutes".