dimanche 17 février 2019

La pensée unique !

Le Gilet Jaune du Kremlin

16 Février 2019 , Rédigé par education-programme
Le Gilet Jaune du Kremlin
Le Gilet Jaune du Kremlin
Le Gilet Jaune du Kremlin
La pensée unique !
Libération, Le Nouvel Observateur, et leurs portes-paroles éditorialistes comme Laurent Joffrin, hier classés à gauche, ont désormais progressivement rejoint le rang des conservateurs, parfois même en catégorie réactionnaire. Ils n'aiment pas les Gilets Jaunes et en ont peur en récitant des arguments récurrents : Les Gilets Jaunes n'ont rien de réaliste à proposer et leurs revendications conduiraient le pays à la ruine...

Gilets Jaunes et Sans Culottes même combat !
Évidemment, ils ont sans doute raison avec l'ancien système d'économie ouverte, avec son Europe sans règles sociales ni fiscales communes. Pour ces journalistes, pas questions une minute d'envisager une nouvelle nuit du 4 août et l'abolition des privilèges républicains. Pas question d'entrevoir un changement de modèle avec l'arrêt des dépenses de prestige dont la France n'a plus guère les moyens – Culture, Affaires étrangères, Armée... Bref, pas question d'une remise en cause de la Constitution ou de l'irremplaçable Président actuel et tout changement serait un remède pire que le mal.

Pourtant, grâce au mouvement des Gilets Jaunes, le Grand Débat est engagé et sans d'importantes modifications d'orientation politique le printemps sera, à n'en pas douter, agité.






lundi 26 novembre 2018

Les Gilets Jaunes

« Je suis Gilet Jaune » et je n'appartiens à aucun syndicat ou parti politique, désabusé, je ne vote plus depuis longtemps, d'ailleurs je ne suis même plus inscrit sur les listes électorales. Mais la semaine dernière je me suis arrêté au rond point de Varennes, j'ai endossé mon gilet jaune pour montrer ma solidarité, et j'y suis resté toute la journée... »



Enfin une réponse à la Révolte fiscale : Un "Haut Conseil pour le climat", composé de 13 experts et scientifiques, devrait s'installer officiellement demain mardi et, pourquoi pas ensuite, pour résoudre une bonne fois pour toute le problème, une hausse de la TVA ? Pour financer le Haut Conseil...
Les "gilets jaunes", dont les revendications sont entendues, pourront crier au scandale. Cette révolte fiscale risque de tourner à la crise démocratique, tant le malentendu entre le pouvoir politique et, semble-t-il, une majorité de Français ne cesse de se creuser. Ce ne sont pas des mesures technocratiques comme un Haut Conseil pour le climat qui changeront quoi que ce soit, la naïveté a également ses limites...

ÊTRE PRÉSIDENT, SÉNATEUR, DÉPUTÉ OU PRÉFET, ÊTRE BIEN LOGÉ, AVOIR CHAUFFEUR, RECEVOIR LES GENS, PARLER DÉMOCRATIE ET INTÉRÊT GÉNÉRAL, DONNER DES LEÇONS, OFFRIR STYLOS ET PORTE-CLEFS...


Paroles de Gilet Jaune nivernais : « Installé depuis plus d'une semaine sur le rond-point je n’attends rien du gouvernement. Je pense même que les annonces de Macron mardi vont mettre le feu aux poudres. Suite à un appel sur Facebook, je réponds présent les jours où je ne travaille pas. Les écoles qui ferment, les services publics qui disparaissent, y en a marre de ce dédain de Paris pour les territoires... »



Elisée Reclus - Compagnons, Vous demandez à un homme de bonne volonté, qui n'est ni votant ni candidat, de vous exposer quelles sont ses idées sur l'exercice du droit de suffrage. Le délai que...

mercredi 14 novembre 2018

Le Bal des Quat'z'Arts


Organisé pour la dernière fois en 1966, le Bal des Quat'z'Arts réunissait les élèves en architecture,peinture, sculpture et gravure. C'était une grande fête carnavalesque préparée avec soin, chaque printemps et depuis 1892, par les étudiants de l'école des Beaux-Arts de Paris.

C'était un véritable carnaval dans les rues de Paris où défilaient costumés des centaines d'étudiants déchaînés, et qui se finissait en grande fête pouvant parfois donner lieu à quelques débordements.
Les participants, obligatoirement costumés, l'étaient de moins en moins au fil de la soirée qui prenait souvent un tour pour le moins trivial. En 1893, au Moulin Rouge où avait lieu la fête, une certaine Mona, modèle artistique, aurait improvisé un lent effeuillage en musique, inaugurant avec succès le premier strip-tease public. À la suite de cet événement se constitua une "Société de protestation contre la licence des rues" afin de dénoncer ce "fait d'une gravité extrême et d'une inadmissible impudeur…"
Les étudiants des Beaux-Arts étaient souvent rejoints par leurs voisins de l'école de Médecine, tous aussi exubérants que leur amis artistes, et qui à leur tour les invitaient à leur propre fête, le Bal de l'Internat, qui rivalisait avec le Bal des Quat'z'Arts dans l'ambiance et l'imagination.
Au milieu du XXème siècle, le Bal des Quat'z'Arts sera interdit par la police pour cause de troubles à l'ordre public.

Le Bal des Quat'z'Arts à l'origine de l'expression : "j'irai t'apporter des oranges."
L'histoire commence à cause du sénateur Béranger qui, à fin du XIXe siècle, fut surnommé le "Père-la-pudeur", roi de la censure et obsédé par la bonne moralité de ses concitoyens et surtout farouche opposant à l'émancipation des femmes et à leur droit au plaisir.
Cela remonte à 1892 où, sur dénonciation de ce sénateur moraliste, quatre jeunes demoiselles, dont Marie-Florentine Roger, dite Sarah Brown, furent jugées car elles étaient accusées de s'être montrées presque nues dans les rues pendant le défilé du bal des Quat'zarts (élèves de l'école des Beaux-Arts à Paris, à ne pas confondre avec les 'Gadzarts', ingénieurs issus des Arts et Métiers).
L'affaire fit grand bruit à l'époque et, en attendant que le verdict tombe, le poète Raoul Ponchon composa ces deux vers :
"O! Sarah Brown ! Si l'on t'emprisonne, pauvre ange,
Le dimanche, j'irai t'apporter des oranges."



Les affiches du Bal LE JOYEUX BAL des Quat’z Arts

En bandes bariolées, braillardes et forcenées, les « Quat’z’arts » sont encore descendus de Montparnasse et de Montmartre vers le pèlerinage païen, ô combien ! de la salle Wagram. La foule s’énervait, compacte et tumultueuse, devant le porche rutilant où il se passait quelque chose. Quelque chose en l’honneur de l’art khmer et du Cambodge !
Ah ! bobonnes du quartier, vous ne l’auriez pas reconnue, la salle de votre bal dominical. C’était un bourgeonnement de déesses colossales en carton doré, d’éléphants blancs à yeux verts, de tentures jaunes , écarlates, bleues, de pythons, de boas, de corolles monstrueuses, de tubercules, de bouddhas cuivrés, de danseuses vert-de-gris aux seins opulents, de frises pourpre où vivait une ivresse panthéiste dans une éruption de corps enchevêtrés et de faisceaux de reptiles aux yeux étincelants.

Et dans ce caravansérail plus diapré qu’une queue de paon féerique, sous les feux croisés des projecteurs, dans le vacarme des jazz-bands, l’odeur du maryland, du champagne et de la chair moite, c’était un moutonnement de corps demi-nus, passés à l’iode, à la brique pilée, au coaltar, à l’argent limpide. Des énergumènes vêtus de casques en moules à gâteaux, de ferraille peinturlurée, de manteaux cramoisis, culottes de soie verte ou habillés d’un cache-sexe comme les champions de natation, se trémoussaient dans les hurlements et le piaillement des mirlitons. On voyait des femmes vêtues d’un caleçon de bain ou d’un soutien-gorge lamé d’argent, des prêtresses de Vichnou aux oreilles ballantes et épaisses comme des nageoires grouiller dans cette houle bistrée sur quoi surnageaient des tiares de carton émaillées de bouchons de champagne, des mitres de papier doré, des chapeaux d’Annamites, des aigrettes et des éventails de plumes lourdes. Un grand diable peint au bronze roux portait en guise de coiffure un poisson rutilant qui lui mettait de le visage au milieu du corps.Un boudha plus blanc qu’albâtre serrait dans un charleston une négresse nue du plus beau teint et coiffée d’un casque de fer à résilles. Des ballerines khmers, pour être plus à l’aise, lançaient à des diables vert-de-gris leurs verroteries diaprées comme des arcs-en-ciel.

Cela dura jusqu’à l’aube. Alors au-dessus de cette mêlée une femme peinte d’or de la plante des pieds aux cheveux s’alla jucher sur un Vichnou de carton pâte et hurla sans repos « Valencia » pendant qu’un derviche bardé de trompettes et de métal peint tournait à ses pieds moins par souci de couleur que parce qu’il suait le champagne par tous ses pores passés au vermillon.

Emile Condroyer dans le « Journal » du 11 juin 1927






Marc-Verat@wanadoo.fr