MARC
VERAT
Performance
au Centre d'art de Pougues et Contre-culture
Une performance
artistique est une action comportementale entreprise par un ou
plusieurs artistes devant un public.
La démonstration peut
être présentée accompagnée d’éclairages, de musique ou
d’éléments visuels réalisés par l’artiste, seul ou en
collaboration, et produite dans des lieux les plus divers, des
galeries d’art aux musées en passant le plus souvent par les
Centres d'art, comme ici à Pougues-les-Eaux.
Ladite performance
peut être unique ou bien réitérée, s’appuyer ou non sur un
scénario, être improvisée ou avoir fait l’objet de quelques
répétitions.
La performance est, par
essence, un art éphémère essentiellement connu par ses traces
laissées par des photographies, parfois des films ou autres
témoignages écrits qui peuvent être également objet de
commercialisation.
Bien que l’idée de
performance soit présente dans les deux cas, il faut distinguer la
performance en direct de celle en différé. La photographie, la
vidéo, le film, l‘enregistrement sonore et certaines formes de
sculpture sont souvent le support d’œuvres où la performance est
en différé. Dans ce cas il ne s’agit pas seulement de
documentation mais de véritables performances réelles, note la
spécialiste Chantal Pontbriand.
"Contre-culture"
– Avec d'improbables nus académiques peints
au
Centre d'art contemporain de Pougues-les-Eaux
Le
modèle peint préfère se détourner des Installations du Centre et
focaliser toute son attention,
à défaut d'autre Performance, sur
l'image de son beau fessier.
Par
ailleurs, une lecture du mode d'emploi du Centre et des œuvres
présentées
semble
également utile au modèle !
Le principe des
manifestations d'art contemporain ne change pas depuis 40 ans et
reste toujours aussi incompréhensible !
Toute forme d’objet,
pour reprendre l'idée de Marcel Duchamp, peut devenir artistique si
le monde de l’art le présente comme tel, avec grands renforts de
textes, de théories et de marketing culturel. La créativité
n’exprime plus rien ou pas grand chose et l’art contemporain
semble se contenter d’un narcissisme superficiel.
Ce réseau de l’art se
veut tolérant, pourtant il conteste systématiquement les formes de
créations hors de ses propres critères et refuse toute critique...
Aujourd'hui et pour
reprendre un vocable à la mode des années 60 la « contre-culture »,
c'est-à-dire la réaction à l'art contemporain établi, se trouve
sur Internet.
Ce terme
« contre-culture » décrivait le mouvement d'opposition à
la culture dominante qui s'est principalement développé aux
États-Unis et au Royaume-Uni, puis qui s'est répandu dans la plus
grande partie du monde occidental entre 1960 et un peu après 1970.
Durant les années 60, des tensions générationnelles prennent corps
au sein de la société américaine vis-à-vis de la guerre du
Viêt-Nam, des relations raciales, des mœurs sexuelles, des droits
des femmes, de l'autorité, des drogues ou des interprétations du
rêve américain. De nouvelles formes de culture émergent, notamment
avec la pop des Beatles et la montée de la culture hippie...
Alors
face au « cultural power », la nécessité d'une
« contre-culture », d'un Manifeste ?
Le
deuxième conflit mondial a fait des États-Unis une superpuissance
économique, militaire et politique qui découvre aussi l'influence
du « cultural power ».
Dès
1946, le ministère des Affaires Étrangères des États-Unis
participe au financement de deux grands programmes d'expositions de
peintures, vitrine de l'excellence de l'Art américain, amenées à
voyager en Amériques du Sud et surtout en Europe.
Afin
de promouvoir ladite excellence, le sénateur Fullbright établit
parallèlement un programme de bourses qui permet à des milliers
d'intellectuels d'effectuer le « Grand tour » américain pour
admirer sa richesse culturelle.
Il s'agit par exemple
pour le « cultural power » ,
d'affirmer et d'établir l'émergence d'une nouvelle école
spécifiquement américaine : l'Expressionnisme abstrait avec
J.Pollock, M.Rothko, A.Gorky...
Cette école qui reste
une construction étroitement liée au contexte de la guerre froide
sera soutenue par des fondations, des musées, des universités.
Le Rockefeller Brother
Fund et le Musée d'Art Moderne de New-York ont ainsi largement promu
en Europe le Nouvel Art en organisant nombre de publications et
expositions.
Cependant et afin d'être
totalement crédible pour asseoir la dimension internationale des
expositions, quelques rares artistes européens bénéficieront
également du soutien américain.
La
« Contre-culture », avec comme référence un retour de
la Peinture et de l'Image
des
grands classiques :
Jean-Léon Gérôme, William Bouguereau et
Laurence Alma-Tadema
Jean-Léon
Gérôme, Pygmalion et Galatée, vers 1890
A un interlocuteur qui critiquait
l'enseignement de l'Ecole des Beaux-Arts, Gérôme rétorqua avec
malice qu'il est sans doute bien plus aisé d'être incendiaire que
pompier. Gérôme en vieillissant devint le symbole de la réaction.
Le triomphe de l'avant-garde qu'il avait combattue devait lui être
fatal :
il connut une éclipse de près d'un siècle, sort qu'il
partagea d'ailleurs avec ses collègues de l'Institut.