samedi 31 août 2019

LE PARADOXE de l'art contemporain


LE PARADOXE de l'art contemporain

La culture générale s'est démocratisée en France. A la version latine de la Troisième République s'est progressivement substituée la sélection par les mathématiques, aux résultats peu contestables et sans doute plus justes. Dans le domaine des Beaux-Arts, l'académisme a laissé place au « concept », forcément subjectif, donc sujet à une sélection arbitraire.
Outre les partisans de l'art moderne, les « lauréats-professionnels » de l'art contemporain ont très souvent tourné en dérision la peinture académique et dénoncé l'ancien système des Beaux-Arts. Pourtant les artistes qui privilégient le conceptuel ou le minimalisme bénéficient largement du soutien de l'administration, véritable substitut aux Salons officiels du Second Empire et de la Troisième République.
Mais au contraire de l'art académique, en son temps très populaire, l'art contemporain n'a pas ou presque pas de public et sans l'appui des structures mises en place par les États son existence même paraît compromise, sa légitimité s'en trouve donc mise en cause.

CULTURAL POWER et Soft power

On pourrait définir le Cultural power, suivi du Soft power, comme une capacité d'obtenir ce que l'on souhaite par le biais de l'attraction plutôt que par la contrainte, comme une capacité à influencer et à façonner les préférences des autres.
Dès la fin du second conflit mondial, les États-Unis profitant de l'aura de libérateur, mirent en place le « Fulbright act », un programme d'aides et d’échanges éducatifs et culturels.
Ce programme était initialement prévus en direction des intellectuels, source d'influence, et visait en particulier à répondre aux récits pessimistes de certains sur l’avenir de la puissance américaine dans le monde et, globalement, du déclin toujours possible des grandes puissances.
Aujourd'hui, la prépondérance des États-Unis dans le domaine des arts, de la culture, reste durable et toujours d'actualité.

ART CONTEMPORAIN – Profil type de Cultural power

L'Oeuvre : Actuellement une photographie floue de genre indéterminé qui peut être de qualité médiocre mais de grand format avec, au centre, un éclairage néon qui clignote le tout sur un fond sonore répétitif.
Le Titre : UNTITLED
La Démarche : Le processus de l'assimilation de la source lumineuse, de sa mise en valeur et de l'atténuation floue joue un rôle récurrent majeur. Les calculs parfois ironiquement exagérés ne livrent pas seulement le protocole détaillé de la propre démarche intrinsèque mais ils introduisent aussi l'aspect délibérément arbitraire et ambigu des systèmes sémantiques qui se réfèrent à eux-mêmes en s'ouvrant finalement sur des lectures multiples parfois complexes qui questionnent le spectateur...
L'Artiste : Vit et travaille à New York, appartient et est issu de la bourgeoisie aisée. Pour appartenir à la scène de l'art occidental le talent n'est pas indispensable, par contre la connaissance du réseau semble incontournable et le carnet d'adresse doit surtout être très influant.







vendredi 16 août 2019

Contre-culture et cultural power


« cultural power », un bel exemple :

Dès 1946, le ministère des Affaires Étrangères des États-Unis participe au financement de deux grands programmes d'expositions de peintures, vitrine de l'excellence de l'Art américain, amenées à voyager en Amériques du Sud et surtout en Europe.
Afin de promouvoir ladite excellence, le sénateur Fullbright établit un programme de bourses qui permet à des milliers d'intellectuels d'effectuer le « Grand tour » américain pour admirer sa richesse culturelle. Il s'agit d'affirmer et d'établir l'émergence d'une nouvelle école spécifiquement américaine, c'est-à-dire l'Expressionnisme abstrait avec J.Pollock, M.Rothko, A.Gorky...
Cette école sera soutenue par des fondations, des musées, comme Le Rockefeller Brother Fund ou le Musée d'Art Moderne de New-York.
Aujourd'hui le concept remplace la Peinture et toute forme d’objet, pour suivre l'idée de Marcel Duchamp, peut devenir artistique si le monde de l’art le présente comme tel, avec grands renforts de textes, de théories et de marketing culturel.

Alors face au « cultural power », la nécessité d'une « contre-culture », d'un Manifeste ?

Une proposition de « Contre-culture », avec d'improbables nus académiques peints présents dans un Centre d'art contemporain. Le modèle peint préfère se détourner des Installations du Centre et focaliser toute son attention, à défaut d'autre Performance, par exemple sur l'image de son beau fessier...