William-Joseph Barbotin, Etudes académiques, Beaux-Arts de Paris
Ayant passé la barrière des épreuves comme les concours de Tête d’expression et de Torse, les élèves des Beaux-Arts peuvent arriver au concours du Prix de Rome. Celui-ci est ouvert à tout élève de sexe masculin et français ayant moins de trente ans. On trouve pour cette épreuve de jeunes garçons passés très tôt dans des ateliers privés et des « barbus » beaucoup moins jeunes.
Chaque année de nombreux participants se présentent aux trois épreuves. Ils doivent tout d’abord, en une journée, exécuter une esquisse sur un thème donné. Après une première sélection quinze jours plus tard, les concurrents retenus repartent pour une seconde épreuve : l’étude du nu d’après modèle vivant.
Les deux épreuves sont jugées conjointement et doivent obtenir l’agrément de la moitié du jury.
Alors, les quelques finalistes autorisés à « monter en loge », pour une durée de douze heures, exécutent une nouvelle esquisse, toujours d’après le sujet imposé, qui doit être très proche du tableau définitif. Ensuite, les prétendants au Prix auront 72 jours pour travailler un définitif sur une toile tendue sur châssis mesurant 1m13 x 1m46. Un grand prix ainsi qu’un second et deux autres prix sont généralement attribués.
Cf/ Cécile Ritzenthaler, ed. Mayer – Paris 1987
Lucien Penat, figure gravée d'après nature - 1902
Jean Coraboeuf, figure gravée d'après nature - 1898
Paul Canard, figure dessinée d'après nature - 1885
Albert Legrain, figure dessinée d'après nature - 1887
Dans l'enseignement du dessin selon les méthodes académiques françaises, l'élève s'exerce au dessin par la représentation d'un modèle posant nu, ce genre de dessin s'appelle académie.
La nudité n'allant pas dans les sociétés occidentales sans une certaine réprobation, principalement en ce qui concerne les parties du corps à caractère sexuel, il fallait une justification pour le dessin de nu. Pour Roger de Piles, le nu n'est pas une fin en soi, mais une étape de la formation de l'artiste et de l'exécution de la peinture ; il s'agit selon ce dernier : « avant que de disposer les draperies, dessiner le nu de ses figures, pour former des plis sans équivoque, et pour conduire si adroitement les yeux, que le spectateur s'imagine voir ce que le Peintre lui couvre par le jet de ses draperies. »
Allant plus en profondeur, l'artiste doit connaître l'anatomie, pour comprendre le mouvement des os et des muscles qui donnent forme à ce que l'on voit du corps ; c'est pourquoi le dessin de nu est aussi appelé « anatomie ».
La référence à l'Antique et la valorisation esthétique de la statuaire grecque et romaine rendaient aussi la nudité acceptable, voire nécessaire, pour les personnages mythologiques, allégoriques ou religieux. Même dans la religion chrétienne, certains sujets la justifient ou l'exigent, comme le baptême et la crucifixion du Christ, le martyre de Saint-Sébastien…
La Folie de Titania, Paul Gervais, 1897
huile sur toile - 350 x 520 cm
Achat au Salon en 1897, dépôt de l'Etat en 1905, Musée des Augustins, Toulouse
Le Songe d'une nuit d'été (A Midsummer Night's Dream), comédie de William Shakespeare.
C'est une histoire complexe dont l'action se déroule en Grèce et réunit pour mieux les désunir deux couples de jeunes amants : Lysandre et Démétrius d'une part, Hélèna et Hermia d'autre part. Hermia veut épouser Lysandre mais son père, Égée, la destine à Démétrius, dont est amoureuse Hélèna. Lysandre et Hermia s'enfuient dans la forêt, poursuivis par Démétrius, lui-même poursuivi par Hélèna. Pendant ce temps, Obéron, roi des elfes, a ordonné à Puck de verser une potion sur les paupières de sa femme, Titania. Il entre dans la forêt avec Puck. Pendant la nuit, la confusion règne.
La scène la plus connue est l'apparition de Bottom, qui porte une tête d'âne, avec Titania, qui, par la magie de Puck, en est tombée amoureuse.