Au cours des dernières décennies, on a pu constater un intérêt grandissant pour les " ruines contemporaines", intérêt dont témoigne, par exemple, le succès des haikyo et des urbex. Mais qu’en est-il du statut esthétique de ces ruines contemporaines ? Si nous acceptons de définir les ruines non seulement par le fait qu’elles ne sont plus en usage, mais aussi par le fait qu’elles ont besoin de temps pour devenir esthétiquement intéressantes, nous ne pouvons pas appeler ruines ces lieux et ces bâtiments qui datent d’une période récente. Ce qui est intrigant c'est que, néanmoins, ces sites exercent souvent un grand pouvoir d’attraction, et que leur contemplation peut produire des impressions et des idées semblables à celles provoquées par les ruines classiques.
EnglishIn the last decades we find a growing interest in “contemporary ruins”, for example through haikyo and urbex images. But how can we define their aesthetic status? If we accept that ruins are defined not only by the fact that they are not in use anymore, but also that they need time to become aesthetically inspiring, then we should not call ruins those places and buildings, that are from the recent history. What is thought-provoking however is that these sites often have the capacity to attract visitors, and their observation might evoke similar impressions and ideas as classical ruins.
Somhegyi Zoltán, « Ruines contemporaines », Nouvelle revue d’esthétique 1/2014 (n° 13) , p. 111-119