mercredi 13 novembre 2019

Art contemporain et Art académique




Au Salon de 1859, une œuvre du sculpteur Emmanuel Frémiet fut écartée par le jury. 
Il s'agit d'un Gorille enlevant une jeune femme. 

« Voici mesdames et messieurs, le fameux gorille de M. Frémiet », commente Nadar. « Il emporte dans les bois une petite dame pour la manger. M. Frémiet n’ayant pu dire à quelle sauce, le jury a choisi ce prétexte pour refuser cette œuvre intéressante. » Et Baudelaire dans ses Salons : « Voilà donc le moyen d’étonnement trouvé ! « Il l’entraîne ; saura-t-elle résister ? » telle est la question que se fera tout le public féminin. Un sentiment bizarre, fait en partie de terreur et en partie de curiosité priapique, enlèvera le succès. » De la terreur érotique de la sculpture de Frémiet, nous connaissons un sequel qui jouit d’une longue fortune : King Kong, le dieu de la jungle, emporte sous son bras puissant une blonde terrorisée. Baudelaire lève l’énigme : « Songez bien qu’il ne s’agit pas de manger, mais de violer. » Si nous connaissons le roi Kong, ses antécédents nous sont moins connus. Au musée archéologique de Naples, l’exposition Amori Divini rafraîchit notre mémoire : Léda, Europe, Io, Callisto, Ganymède, Hermaphrodite et jusqu’au pâle Narcisse ont tous subi une violence qui, au seuil de l’adolescence, a changé leur vie à jamais. Ils ont été la proie d’un dieu, d’une violence divine qui leur est tombée dessus et a chamboulé leur nature.

mercredi 6 novembre 2019

Allégorie de l'art

L'influençable anthropoïde, sous le regard et avec l'accord tacite du petit ministre interchangeable, essaie en vain de tordre le cou à l'art académique.
L'art contemporain qui repose sur l'immatériel concept et l'éphémère au détriment de la peinture, pense gagner le combat grâce au soutien des institutions... La peinture académique, son exact contraire, connut effectivement une mise à l'écart d'au moins un siècle, les œuvre ont été décrochées des cimaises des musées, mais comme là il restait une trace tangible, de surcroît populaire, alors elles ont été raccrochées.
Qu'en sera t-il pour l'art contemporain ? On peut raisonnablement penser, à plus ou moins long terme, qu'il n'en restera rien ou presque.