L'étude du squelette nous renseigne sur les formes et les proportions.
- Sur les formes, parce qu'en de nombreux endroits les os sont sous-cutanés et prennent part directement à la morphologie.
- Sur les proportions, parce que les os sous la peau peuvent fournir des repères fixes et invariables.
L'étude de l'ostéologie sera complétée par celle des articulations : arthrologie, puis par celle des muscles : myologie.
Le cadre osseux constitue le support anatomique et morphologique essentiel. Lorsqu'il n' est pas sous-cutané, il se trouve recouvert d'une enveloppe musculaire et d'une mince doublure de graisse.
Le squelette fournit des informations sur le caractère propre, par exemple chez la femme l'os iliaque, le bassin, est toujours plus large que chez l'homme.
La Specola à Florence, l'observatoire en italien, qui ouvrit ses portes au grand public le 21 février 1775, expose une collection unique en son genre. Il s'agit de cires anatomiques très détaillées et mises en scène dans des positions et gestes de la vie courante. Non seulement l'illustration anatomique est représentée en volume mais elle est également montrée de façon spectaculaire ce qui tranche radicalement avec les représentations habituelles gravées sur bois ou sur cuivre. Elle atteste aussi de cette tradition des dissections de cadavre humain qui remonte à la Renaissance et qui, au XVIIIème siècle, deviendra d'ailleurs un spectacle public payant et suivi avec intérêt.
Plusieurs méthodes de travail et certains moyens de contrôle facilitent le dessin d'un corps humain.
- Le canon égyptien : 19 fois le doigt médium dans la hauteur totale du corps.
- Le canon de Polyclète : la largeur de la main sert de référence.
Dans la statue du Doryphore la distance du sol au milieu de la rotule est égale à celle de la rotule au col du fémur ; de celui-ci au sommet du sternum et enfin à la largeur des épaules.
Dans la majorité des canons la tête a été prise comme unité. Huit fois dans la plupart des statues grecques dont le bas-ventre, en station debout, constitue le milieu du corps. Dans le canon dit "des Ateliers" la tête y est comprise sept fois et demi et l'extrémité des bras pendant le long du corps correspond généralement au milieu de la cuisse.
Les bras placés en prolongement, en position horizontale, et augmentés par la largeur des épaules constituent l'envergure. Les rapports de la taille avec l'envergure ont été exprimés dans la formule dite du "Carrés des Anciens", la figure humaine s'inscrivant alors dans un carré. Léonard de Vinci a complété cette figure en y superposant un sujet avec les jambes écartées inscrit dans un cercle dont le centre est l'ombilic.
L'art du nu académique
On entend généralement par "nu académique", d'abord un grand dessin, ensuite une peinture ou plus rarement une sculpture, représentant un ou plusieurs nus, nommé "académie", celle-ci se fait d'après un modèle vivant. C'est également le cours dispensé obligatoirement jusqu'en 1970 dans toutes les écoles des Beaux-Arts. L'exécution du nu est soignée et toujours figurative. Le corps doit être lisse et glabre avec un modelé travaillé et, si possible, sans construction apparente. Les poses sont variées et la référence originelle à la mythologie prendra avec le temps une importance secondaire.
De tout temps l'homme a aimé contempler un joli corps de femme, avec ou sans artifices. Quoi de plus naturel en somme que de se le représenter en dessin, en peinture, et l'artiste du XIXème siècle s'impose comme un incontestable spécialiste du genre.
Et le peintre, ou le sculpteur, aura toujours l'avantage sur le photographe de pouvoir regarder deux fois son modèle, de l'observer en nature et en train de se faire.
Mine de plomb