lundi 24 novembre 2014

Elégantes fin de siècle

La mode
Durant le XIXème siècle, la mode féminine évolue lentement vers plus de simplicité.
Sortir ou recevoir les bras nus reste inconvenant. De la jambe, on ne doit apercevoir que le bout du pied. La cambrure des reins est toujours mise en valeur par le corset et, avec le concours de drapés savants, par la « tournure ». Vers 1890, la tournure large disparaît, au profit d’un petit coussin placé en haut des reins : le Cul de Paris. Le corsage, cintré avec profusion de boutons dans le dos, se termine généralement par d’étroites manches qui s’évasent en dentelles aux poignets et se froncent aux épaules. Le décolleté peut être marqué.
La Belle Epoque :
- C'est le triomphe de la Troisième République, l'année de l'exposition universelle, de l'architecture métallique, de la fée électricité, du métro, du style nouille inimitable et de l'Ecole de Nancy, du journal à un sou, de la rente à 3%...
- C'est aussi l'affaire Dreyfus, Ravachol et les anarchistes, des hommes et des femmes qui vivent sans avoir connu un seul jour de vacances.
- C’est l’époque des biches, des cocottes, des horizontales et des petites femmes. Si l’aristocratie affiche généralement une large tolérance en matière de fidélité conjugale, la bourgeoisie tient quant à elle à la sauvegarde des apparences. Les hommes prennent donc soin de dissimuler leurs débordements et la galanterie tarifée connaît ses beaux jours. Pour les jeunes ouvrières réduites à des salaires de misère, la générosité de quelques entreteneurs constitue un appréciable complément de ressources.
Des maisons de tolérance parisienne, comme le « Chabanais ou le « One-Two-Two », comptent d’ailleurs parmi leurs habitués de hautes personnalités.




Direction des Beaux-Arts. Ouvrages commandés ou acquis par le Service des Beaux-Arts.
Des centaines de tableaux que l'on qualifie généralement d'académiques, à partir de la seconde moitié du XIXème et durant près d'un siècle, ont été acquis par l'Etat français.
Parmi ceux-ci et selon la mode du moment, un bon nombre représente ce qu'il est convenu d'appeler, dans toute la richesse de leurs diversités, des nus.
Quelques-uns sont encore visibles à Orsay, d'autres dans les musées de province. On peut également penser qu'une partie des peintures a servi d'élément de décor aux préfectures, aux ministères, sans oublier les logements de hauts fonctionnaires. Mais ensuite, quand la tendance devint à proprement parler au "Moderne", que sont-ils devenus ?
Pour la conservation des musées : un simple numéro sur une fiche plus ou moins détaillée, un document photographique - à la localisation parfois inconnue - selon le terme laconique de l'administration. La mode puisant pour une part sa source dans l'inspiration du passé et rien n'étant jamais définitivement arrêté, certains de ces nus commencent désormais à réapparaître en bonne place - entre les impressionnistes et les modernes - sur les cimaises des particuliers et des musées.



Shown in this post are digital compositions by French artist Marc Verat. He uses female subjects from famous classic paintings and lets them inhabit the wonderful Parc Saint-Leger in Pougues les Eaux in central France (Google map). The main image above is based on a relatively rare Bouguereau painting, La perle (The Pearl, 1894). Below you can view the full series of Remastered Bouguereaus featuring on Verat’s website. Click each to visit the galleries where you will find many more contemporary variations on Bouguereau’s original artworks.

dimanche 23 novembre 2014

Le témoignage de Marguerite

Témoignage d’une Donneuse d’eau
Marguerite Chassin, dite « Mathilde », a vu le jour le 5 décembre 1893 à Pougues-les-Eaux, dans une famille de condition modeste. Son père travaillait pour l’établissement thermal à l’usine d’embouteillage.
A treize ans, Mathilde débute son apprentissage chez un pâtissier-confiseur qui tenait boutique dans la galerie marchande du Parc. Le matin elle vendait des bonbons aux eaux minérales et l’après-midi, elle faisait des gaufres pour les curistes.
Mathilde Chassin-Paulus commence alors, le premier juin 1911, une saison de Donneuse d’eau au Pavillon des sources Saint-Léger, Saint-Léon :
«  Nous étions au pourboire et touchions dix centimes du verre d’eau mais il fallait auparavant s’acquitter de la somme de 375 francs afin de pouvoir travailler aux sources ».
La journée commençait à six heures mais la grande vague des curistes arrivait entre dix et onze heures trente, après les bains. Vers midi, Mathilde et sa collègue essuyaient et rangeaient les verres, gravés en cristal Saint-Louis, représentant le site de l’établissement avec le Splendid Hôtel. L’après-midi, les curistes prenaient les eaux entre 15 et 18 heures après s’être promenés parfois jusqu’à la terrasse de Bellevue qui offrait un étonnant coup d’oeil.

A cette époque glorieuse, des milliers de curistes fréquentaient la petite cité thermale et deux millions de bouteilles d’eau des sources Saint-Léger, Alice et Elisabeth étaient expédiées aux quatre coins du monde. On pouvait aussi croiser des personnalités, des écrivains comme Roger Martin du Gard ou jules Renard, dont le fils Paul était médecin à Pougues.  Les grandes familles d’Europe se rendaient à Pougues, la noblesse russe d’avant 1917, la reine de Madagascar…
Le Splendid Hôtel, construit en 1888, était le plus beau de Pougues, il possédait cent chambres qui étaient toujours complètes et dont le prix était de vingt francs par nuit et par personne, soit un Louis d’or. Les riches pensionnaires séjournaient généralement avec chauffeurs et domestiques, ils pouvaient pratiquer tennis et golf situés le long de l’allée des Soupirs, non loin de l’hôtel. Le casino leur proposait par ailleurs concerts et comédies en plus, bien entendu, des jeux d’argent et petits chevaux alors très prisés. Le Splendid Hôtel, occupé par les allemands, et peu entretenu sera finalement détruit en 1977.
Rapporté par Christophe CELLE, président des Amis du Vieux Pougues, 01/06/1995



L'image de la Femme

Le Panorama Salon 1896 – Le Nu n°6 – Gaston Schéfer
« La nudité ne se justifie que par la beauté des formes, la grâce des attitudes. La convention admet les nymphes nues au milieu des bois, les sirènes couchées sur la crête des vagues, les déesses accoudées sur les nues ; elle permet à l’artiste de placer son modèle dans le milieu qui lui plait. Mais à la seule condition de charmer le regard par la pureté des lignes et l’harmonie du geste. La question reste de savoir si cette femme nue a pleinement satisfait à cette condition. »
Dans la peinture occidentale, la règle voulait que ni les poils pubiens, ni la fente vaginale ne soient représentés.
L'étude des tableaux par le critique d'art de l'époque victorienne, John Ruskin (1819-1900), l'avait tenu si éloigné de cet aspect de la réalité de l'anatomie féminine qu'il eut la grande surprise de constater, lors de sa nuit de noce, que si effectivement les femmes n'avaient pas de barbe, elles étaient néanmoins pourvues de poils pubiens.
Il en fut paraît-il si consterné, qu'il se trouva durant plusieurs jours dans l'incapacité de consommer son mariage.
Yahvé Dieu dit : "Il n'est pas bon que l'homme soit seul, il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie."
Alors Yahvé Dieu fit tomber une torpeur sur l'homme qui s'endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Puis, de la côte qu'il avait tirée de l'homme il façonna une femme et l'amena à l'homme. Alors celui-ci s'écria : "Pour le coup, c'est l'os de mes os et la chair de ma chair ! celle-ci sera appelée femme, car elle fut tirée de l'homme, celle-ci !"
C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère et s'attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair. Or tous deux étaient nus, l'homme et sa femme, et ils n'avaient pas honte l'un devant l'autre.
La Genèse, chapitre 2, 18-25
Epilogue
Les nus féminins, qui rencontrent un succès sans cesse croissant comme en témoignent les expositions des Salons fin de siècle, séduisent d'abord et tout naturellement un public masculin sensible au contenu évocateur des images. Ces représentations sont moralement tolérées par la société pudibonde d'avant 1914 grâce à l'alibi historique, exotique chez les orientalistes avec leurs Odalisques, ou mythologique lorsque la femme devient Vénus ou, mieux encore lorsqu'elle se transforme en nymphe.
Les dames habillées de la tête aux pieds de la cour du Second Empire et de la Troisième République n'étaient pas, bien entendu, aussi virtuelles que les nymphes ou Vénus des peintures. Mais, lors des promenades romantiques en galante compagnie dans le Parc Saint-Léger, ces promeneuses aimaient sans doute, secrètement, comme les messieurs d’ailleurs, à s'imaginer dans ces fables un peu libertines mises à la mode par les artistes d’alors.








samedi 22 novembre 2014

Heureuses rencontres

Sous la Troisième République, le polytechnicien Edouard JERAMEC, donne son essor à la station de Pougues, déjà dotée, en 1877, d’une nouvelle usine d’embouteillage située derrière le Casino.
Moyennant la somme de 300.000 francs, il se rend acquéreur de la source Saint-Léger, des dépendances et constitue par acte daté du 9 avril 1879, passé devant Maître Vassal notaire à Paris, une société au capital de 1.300.000 francs.
Quelques années après, la Compagnie des Eaux de Pougues, déjà propriétaire de l’hôtel du Parc, racheta et aménagea le « Splendid hôtel », qu’un particulier avait entrepris de faire construire vers 1884. Edouard JERAMEC exploitera également la source La Salud de Carabana en Espagne.La Belle Epoque : splendeur de la station de PouguesC’est alors que la station thermale de Pougues atteignit son apogée. Environ deux mille curistes venaient y prendre les eaux et la compagnie expédiait pas moins d’un million de bouteilles par an.Des agrandissements sont effectués au Splendid Hôtel qui accueille désormais pendant la saison 260 clients. De nombreuses extensions et aménagements sont apportés, comme l’agrandissement du Casino avec kiosque à petits chevaux et salon de lecture ; comme les constructions en 1907, avec armature métallique, à la mode de l’époque, du Pavillon des Sources avec un promenoir conduisant au Splendid Hôtel et d’une grande serre. Des travaux ont été effectués au chalet, sur les remises et écuries, sur l’établissement des bains…La Compagnie des Eaux de Pougues employait de jeunes femmes, qui devaient payer leur charge auprès de la Compagnie, afin de pouvoir exercer leur activité de « Donneuses d’eau ». Elles portaient un uniforme qui varia dans le temps. En 1900, comme il se doit, la robe était longue, rayée grise et rose, complétée d’une coiffure de dentelle blanche en forme de chignon.







Charles Chaplin et le Centre d''art contemporain avec sa Gentilhommière : http://verat.pagesperso-orange.fr/la_peinture/kant14.htm
Implanté dans l’ancienne station thermale de Pougues-les-Eaux, le Centre d’Art Contemporain (CAC) du Parc Saint-Léger fait partie d’un réseau national labellisé par le Ministère de la Culture, qui compte une quarantaine de centre répartis sur tout le territoire français. Ces Centres ont reçu pour mission de soutenir et promouvoir la création d’œuvres contemporaines, d’accueillir des artistes en résidence, et aussi de favoriser une diffusion auprès d'un certain public.Réhabilités en 1998 pour accueillir le Centre d’Art, les locaux dont l'usine d'embouteillage des Eaux de Pougues, datant du 19ème siècle, présentent aujourd'hui une surface d’exposition de 460m² répartie sur deux niveaux, des bureaux et des logements pour les artistes.





En cette toute fin de XIXème siècle, il existe une multitude de courants picturaux. Et si la mode est déjà à l'impressionisme, il reste toujours d'innombrables amateurs pour cette peinture académique un peu sensuelle, dont ces images sont assurément représentatives.Le maître d'alors, William Bouguereau est, à l'instar d'un Cabanel, toujours adulé et respecté du monde entier mais plus pour bien longtemps.Aujourd'hui appelés avec dérision "artistes pompiers", ces peintres qui ont perpétué la manière ingresque où le dessin reste fondamental, avec des sujets souvent inspirés de l'Antiquité, vont en effet rapidement perdre leur aura au bénéfice de l'art moderne. Edouard Bisson, Dagnan-Bouveret, William Bouguereau, Walter Crane, Herber Draper, Zuber-Buhler, Lord Leighton, Robert Auer - Botticelli, Titien, Rubens ou encore Boucher ont honoré la nudité féminine, lui conférant un statut respectable et en quelque sorte officiel. Dans la seconde partie du XIXème siècle, les visiteurs du Salon de Paris ou bien encore ceux des expositions d'été de la Royal Academy de Londres, peuvent contempler sans problèmes moraux et sans culpabiliser les nus plus ou moins sensuels de Bouguereau ou de Lord Leighton.Le Nu "académique", désormais bien ancré dans la morale bourgeoise, se trouve représenté dans toutes les manifestations artistiques de l'époque. Il est incontestablement populaire et avec l'invention de la photographie et du procédé de photogravure, les reproductions de ces nus de Salon, toujours glabres, seront vendues en énormes quantités. Des critiques comme Armand Silvestre, des revues tel le Panorama Salon, sont même spécialisés dans la description du genre.




vendredi 21 novembre 2014

La Compagnie des Eaux

Compagnie des Eaux Minérales de Pougues et de Carabana
Administration, 15 & 17 rue Auber à Paris

Station des Dyspeptiques et des Neurasthéniques - Cures d'air et de repos
Établissement Thermal ouvert du 1er juin au 30 septembre
Pougues, sources Saint-Léger et Alice, eaux de régime, des faibles et des convalescents.

L'eau de la source Alice est la seule indiquée dans le traitement de la tuberculose par la récalcification.
Eau minérale naturelle Carabana, purgative, dépurative, antiseptique. Effet certain, rapide et doux - Un verre à bordeaux matin et soir.





mardi 18 novembre 2014

Kenyon Cox





Kenyon Cox, né le 27 octobre 1856 à Warren (Ohio) et mort le 17 mars 1919 à New York, est peintre, illustrateur et écrivain.
Kenyon Cox étudie d'abord à l'Art Academy de Cincinnati avant de suivre les cours de la Pennsylvania Academy of Fine Arts à Philadelphie. En 1877, il part pour Paris où il est l'élève de Carolus-Duran puis de Jean-Léon Gérôme, Alexandre Cabanel et Henri Lehmann à l'école des Beaux-Arts de Paris. En 1882, il rentre aux États-Unis et s'installe à New York. Il peint mais réalise aussi des illustrations, principalement pour des raisons alimentaires, qui lui apportent une certaine notoriété. Il écrit par ailleurs des critiques artistiques pour le New York Evening Post et d'autres magazines, comme The Nation, Century ou Scribner’s. En 1883, il publie un premier poème qui remporte un certain succès dans les cercles artistiques. En 1892, il épouse Louise Howland King, l'une de ses étudiantes à l'Art Students League of New York.

À partir de 1893, Kenyon Cox se consacre de plus en plus à la peinture murale. Il remporte en 1910 la médaille d'honneur de la peinture murale décernée par l'Architectural League et devient président de la société nationale des peintres muraux de 1915 à 1919.