POUGUES LES EAUX - PARC SAINT-LEGER - FIN DE SIECLE
L’artiste n’a pas donné de nom à la nymphe qu’il a peinte, couchée sur la
mousse et les feuilles mortes du parc Saint-Léger. Mais on la reconnaît pour
une Hamadryade, pour cette nymphe qui naissait en même temps que les chênes et
mourait de leur mort. On prétend qu’en les surprenant dans leur nudité, l’homme
s’exposait à être frappé de démence, mais que toujours des hommes se sont
rencontrés pour braver ce danger, symbole de l’indicible attrait de la beauté et
du délire qu’il porte malgré lui dans l’âme.
En effet, ne sont-elles pas avenantes ces Nymphes, Donneuses d'eau, qui posent
avec grâce près du mur de soutènement de l’allée qui conduit au café-terrasse de
Belle-Vue, qui cheminent près du Lac aux cygnes et devant le promenoir du Parc qui,
hier encore, abritait des boutiques de souvenirs et spécialités.
Les modèles de Charles Chaplin et de Jules Lefebvre sont étonnamment jeunes,
des adolescentes,
autrement dit des jeunes filles mineures.
Aujourd’hui, les auteurs de ces peintures – artistes médaillés et reconnus ou
pas - s’exposeraient à d’éventuelles poursuites avec, comme perspective, un
séjour possible en prison.
Les codes moraux de la Belle Epoque étaient plutôt stricts et pudibonds mais
généralement la loi épargnait le bourgeois. Désormais la morale, qui semble pourtant
plus tolérante, punit sans forcément faire preuve de grand discernement.
Un livre avec reproductions en couleur sur le sujet est
disponible :
FIN DE SIECLE - TURN OF CENTURY
Jules Lefebvre - Charles Chaplin - Frank Brooks - Ricardo Falero - William
Bouguereau
Jean-Léon Gérôme - Nathaniel Sichel - Albert Penot - Isidore Pils - Edouard
Bisson - Herbert Schmalz - William Godward…
50 euros, contact :
Marc-Verat@wanadoo.fr
Un jour, il a bien fallu changer les arbres vieillissants de
l’Allée des Soupirs. Ils ont été remplacés par de jeunes essences, au nom
ignoré, qui ne mettent pas à l’abri du vent et ne protègent pas encore de
l’ardeur des rayons du soleil d’été. Mais, pour le bonheur des jeunes nymphes
joueuses et vagabondes, il reste ceux, adultes, élancés, torturés et tout aussi
alignés, de la montée qui mène à Belle Vue. Ici, le spectacle vaut le détour et
s’ouvre sur le long ruban rectiligne, bordé de prés et de champs cultivés aux
couleurs variées et changeantes, qui relie la ville capitale à celle qui fait toujours
rêver : Antibes.
Le Pavillon des Sources, belle verrière à ossature métallique bleu-ciel, comme on les aimait au début du siècle dernier, forme un bel espace ouvert à la lumière qui accueil des manifestations variées.
Non loin, presqu’à côté, le bâtiment plus austère de l’usine d’embouteillage, d’une construction plus ancienne, abrite un Centre d’Art Contemporain. Le contraste est saisissant ; ici, l’espace reste fermé, replié sur lui-même, sans lien avec la Commune et ses habitants.