vendredi 8 mai 2015

Archives/ cg58.fr/ Nevers


Archives/ cg58.fr/ Nevers
NOTICE DÉTAILLÉE

Etablissements Lambiotte frères - E.L.F.
Société industrielle des dérivés de l'acéthylène - S.I.D.A.

1 - Constitution de l'affaire et dossiers généraux
2 - Bâtiments et matériel d'exploitation
3 - Services techniques d'études
4 - Rapports et comptabilité industrielle
5 - Correspondance
Correspondance entre Auguste Lambiotte et la société H.I.A.G.
Correspondance entre Auguste Lambiotte et François Gall, Henri Gall et Georges-Jean Painvin, administrateurs de la Société d'électro-chimie, d'électrométallurgie et des aciéries électriques d'Ugine.
Correspondance entre Auguste Lambiotte et Bernard Heymann, entrepreneur.
Correspondance entre Auguste Lambiotte et Rogeaux, directeur de l'usine de La Chambre.
Correspondance entre Auguste Lambiotte et Léon Habay, secrétaire général de la S.I.D.A. (1929-1935). Correspondance de Léon Habay : copies de lettres à Auguste Lambiotte (1930-1935).
Correspondance de Rogeaux, directeur de l'usine de La Chambre : copies à Auguste Lambiotte.
Correspondance entre Auguste Lambiotte et André Cuperly, directeur technique de l'usine Lambiotte de Prémery.
Correspondance entre Auguste Lambiotte et Rogeaux, directeur de l'usine de La Chambre.

Comptoir français du charbon de bois épuré
Société des Usines Lambiotte - U.S.L.
Comité d'entreprise de la Société des Usines Lambiotte
Bois et scierie de la Nièvre - BOSNI

Fonds des usines Lambiotte de Prémery
Sommaire > Société industrielle des dérivés de l'acéthylène - S.I.D.A. > 5 - Correspondance
Correspondance entre Auguste Lambiotte et la société H.I.A.G..
1928-1933
Autre cote : 93 J 457

Mots-clés personne : Lambiotte, Auguste

dimanche 3 mai 2015

Usines désaffectées

Historique de LAMBIOTTE Frères
3, rue d’Edimbourg, Paris 8° (en 1929)
"Fondées il y a plus de quarante ans au milieu des régions forestières du Nivernais et de l’Ardenne, établies à Prémery et à Demeurs dans la Nièvre, et à Marbehan dans le Luxembourg belge, les usines LAMBIOTTE sont destinées à la distillation du bois et à la préparation des produits chimiques qui en dérivent.
Il y a un quart de siècle, les usines Lambiotte étaient les seules en France à fabriquer les créosotes et les gaïacols purs et leurs éthers. Elles produisent aujourd’hui en abondance le formol, le trioxyméthylène et l’hexaméthylènetétramine.
Les spécialités Lambiotte Frères sont : les Perles Taphosote (tanno-phosphate de créosote) ; le Phosote (phosphate de créosote pur) ; le Créosoforme (composé formaldéhydocréosoté) ; l’Urométine (Hexaméthylènetétramine pure) ; le Galform (pastilles à l’aldéhyde formique) ; le Chloroforme ; le Thiosole (Sirop au sulfocrésotate de potassium)."
Texte paru dans la revue d’Histoire de la Pharmacie en 1929






https://marc-verat-pdf.blogspot.com/

La fin d'une époque




samedi 2 mai 2015

Friches industrielles








Au cours des dernières décennies, on a pu constater un intérêt grandissant pour les " ruines contemporaines", intérêt dont témoigne, par exemple, le succès des haikyo et des urbex. Mais qu’en est-il du statut esthétique de ces ruines contemporaines ? Si nous acceptons de définir les ruines non seulement par le fait qu’elles ne sont plus en usage, mais aussi par le fait qu’elles ont besoin de temps pour devenir esthétiquement intéressantes, nous ne pouvons pas appeler ruines ces lieux et ces bâtiments qui datent d’une période récente. Ce qui est intrigant c'est que, néanmoins, ces sites exercent souvent un grand pouvoir d’attraction, et que leur contemplation peut produire des impressions et des idées semblables à celles provoquées par les ruines classiques.

EnglishIn the last decades we find a growing interest in “contemporary ruins”, for example through haikyo and urbex images. But how can we define their aesthetic status? If we accept that ruins are defined not only by the fact that they are not in use anymore, but also that they need time to become aesthetically inspiring, then we should not call ruins those places and buildings, that are from the recent history. What is thought-provoking however is that these sites often have the capacity to attract visitors, and their observation might evoke similar impressions and ideas as classical ruins.

Somhegyi Zoltán, « Ruines contemporaines », Nouvelle revue d’esthétique 1/2014 (n° 13) , p. 111-119

vendredi 1 mai 2015

Le Lavoir des Chavannes à Montceau-les-Mines

Le Lavoir des Chavannes à Montceau-les-Mines, la plus grande installation de lavage de charbon en Europe.
Avant, des femmes faisaient ce travail à la main. Construite sur 2800 pieux, cette cathédrale industrielle accueillait onze voies ferrées au sous-sol et traitait quelque 800 tonnes/heures sur sept chaînes de lavage (selon le principe de différence de densité entre le charbon et les parties stériles). L’usine a été entièrement automatisée et active jusqu’en 1999, il n’y a pas si longtemps. Aujourd’hui, c’est une ruine – classée, mais à l’abandon.
Le lavoir des Chavannes, construit en 1923, sa fonction : le lavage du charbon. Richard Pla, ancien ingénieur de Charbonnages de France, qui a d’ailleurs travaillé sur le projet d’automatisation des machines qui s’est fait en 1989, préfère parler de « préparation mécanique du charbon ». L’opération remplace le tri manuel qui s’effectuait jusqu’au milieu du XIXe siècle. Ce lavoir central était alimenté par tous les puits du bassin. Le charbon arrivait soit par convoyeurs à bandes, soit par wagons. Il repartait ensuite par trains, par voies terrestres ou par péniches. D’où une position idéale en bord de canal, près de la gare et de la centrale thermique, alimentée par les schlamms récupérés lors de la séparation densimétrique. « Lors du passage dans l’eau, le charbon flotte, les schistes plongent et les mixtes récupérés pour la centrale, restent au milieu. »

C’est le Département de prévention et sécurité minière qui est chargé de la protection du lavoir des Chavannes. Une tâche pas toujours aisée.
Ce qui est sûr, c’est que ça ne peut pas rester comme ça », affirme Dominique Hehn, employé du Département de prévention et de sécurité minière (DPSM), à propos du lavoir des Chavannes. Érosion du béton, rouille des caillebotis, trous dans le sol qui s’élargissent petit à petit…
« Même si les murs sont relativement sains, certaines parties sont soumises aux intempéries », précise Georges Vigneron, le directeur adjoint du DPSM. Il ajoute : « Ils ont aussi beaucoup souffert d’avoir été soumis à l’eau et aux vibrations. » C’est pourquoi il tire la sonnette d’alarme. « À force que des gens prennent le risque d’y pénétrer, il y aura un jour un accident. »
Le site reçoit fréquemment de la visite alors que l’accès est interdit. Il a d’ailleurs été pillé à de nombreuses reprises. Que ce soit des énormes poids de métal jusqu’au cuivre des installations électriques, énormément de matériaux ont été subtilisés. Si ces actes ont diminué, les promeneurs sont encore nombreux.
Dominique Hehn vient régulièrement à Montceau pour faire un état des lieux. Il fait entre autres le tour des grillages de protection. « Il est arrivé qu’un véhicule passe au travers. » Il rend à chaque fois compte des dégradations au DPSM qui se charge des réparations. « C’est un budget de près de 40 000 euros par an. » Aux protections habituelles, des panneaux “danger de mort” vont bientôt être ajoutés afin de bien faire comprendre que le lieu n’est pas un terrain de jeu.
Dominique Hehn doit également surveiller l’état des bâtiments. Il n’est pas rare que lors de ses inspections, il découvre un nouveau graffiti. Ce vendredi, il a même aperçu des pierres entourant un tas de cendres. Preuve que certains ont fait un feu. Ce qui relève de l’inconscience, lorsque l’on sait que tout l’environnement est imprégné par le charbon.
Autre risque non négligeable pris par les squatteurs, celui d’avoir des ennuis avec la justice. Georges Vigneron rappelle : « Il s’agit d’une propriété privée. En cas d’effraction, nous déposons une main courante. » D’autre part, la police montcellienne reste vigilante et intervient inopinément.
Le principal danger à s’aventurer dans le lavoir reste celui lié à la friabilité des sols. L’édifice s’élevant à plus d’une cinquantaine de mètres, sur des étages séparés de parfois 10 m, il est des endroits où une chute serait mortelle. Des plaques et des objets métalliques, menacent aussi de se décrocher. Dominique Hehn garde d’ailleurs toujours son casque vissé sur la tête. Et même s’il connaît chaque recoin du lieu, il parcourt toujours les allées avec une extrême prudence, et particulièrement au niveau de certains passages qu’il sait près de s’effondrer.
Le 07/10/2013 à 05:00 | Thomas Borjon - JSL Montceau

MONTCEAU-LES-MINES (Saône-et-Loire)
De notre envoyé spécial
«Voilà le monstre ! » Georges Vigneron est chargé pour le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) de veiller sur le lavoir à charbon des Chavannes, situé à quelques encablures de Montceau-les-Mines. Laissé à l’abandon depuis sa fermeture il y a quinze ans, le bâtiment fascine.
Le colosse fait trente-cinq mètres de haut et occupe plus d’un hectare, explique l’ingénieur. Après une longue série de projets de reconversion avortés, l’immense usine, vestige de l’histoire du charbon dans la région, devrait bientôt être détruite.
À sa mise en service en 1927, l’usine de tri du charbon est la plus grande et la plus moderne d’Europe. Ses huit lignes de tri tournent 24 heures sur 24 et permettent de calibrer 1 000 tonnes de brut par heure. Après la séparation entre la houille et les déchets de schiste, le charbon est versé directement dans des péniches ou des wagons garés sous le bâtiment, avant d’être envoyé dans toute la France.
La dernière ligne de nettoyage et de triage du charbon s’arrête le 26 novembre 1999. Les gisements de houille se sont taris. Le bâtiment, géant de béton, de brique et de tôle, n’a plus de raison d’être. Propriétaire des lieux, la compagnie des Charbonnages de France projette de le détruire.
Les chevalets des mines aux alentours ont déjà tous été démantelés, sans que cela suscite une grande émotion. «La mine était alors associée aux difficultés du métier, aux accidents, raconte René Janniaud, ancien mineur et cofondateur du Musée de la mine de Blanzy.  À l’arrêt de l’exploitation, les gens du coin ont simplement voulu tourner la page.»
À sa fermeture, le lavoir est donc l’un des derniers témoignages de la riche histoire de la mine, entamée en Bourgogne dès le XVIe  siècle. Conscient de l’importance de ce patrimoine, l’Écomusée du Creusot commande une étude sur la sauvegarde du lieu.
Le lavoir des Chavannes est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en octobre 2000 en raison «de sa représentativité (…) en particulier des procédés de traitement centralisés du charbon et donc de son gigantisme».
Officiels et élus sortent enthousiastes des visites du lieu, raconte Georges Vigneron. La vaste usine continue à fasciner, la personnalité du lieu abandonné est marquante, le potentiel réel. Le bâtiment principal est tellement vaste qu’il pourrait contenir l’une des abbayes cisterciennes voisines.
Les machines, encore noires des poussières de charbon, sont toujours graissées et semblent pouvoir être réactivées à tout moment. De fines poutrelles de fer et des tapis roulants, certains encore chargés de charbon, font le lien entre les quatre étages. « Jojo », « François », « Doudou » : les noms inscrits à la craie sur les casiers des ouvriers recouverts de toiles d’araignée sont toujours visibles.
Sur un établi, une petite Vierge de Lourdes oubliée là prend la poussière. Mais pas de miracle pour le lavoir, malgré l’intérêt des politiques et des historiens du patrimoine, aucun des projets de reconversion n’aboutit. Faute de réelle volonté. Et surtout d’argent.
Un premier projet d’ouverture au public voit le jour peu après la fermeture. Les anciens ouvriers seraient mis à contribution pour faire visiter le lieu, encore en bon état. Mais peu de touristes passent par cette partie de la Bourgogne industrielle. Le projet est finalement abandonné en 2000.
Deux ans plus tard, un cabinet néerlandais propose la végétalisation du lavoir. Un parcours aux abords du mastodonte est prévu pour présenter au public le fonctionnement de l’usine, qui serait laissée à l’abandon et détruite progressivement par les effets du temps, à l’image d’une ruine antique. «Ce principe de “friche contrôlée” est déjà appliqué avec succès dans la Ruhr», explique l’historienne Florence Hachez-Leroy. Mais au Creusot, les cinq millions d’euros nécessaires à ces aménagements a minima ne seront jamais débloqués.
Aujourd’hui, «c’est un désastre, le bâtiment a été vandalisé et pillé, les carreaux des vitres sont cassés. Préserver le lavoir dans cet état, c’est devenu illusoire», se désole René Janniaud. Après avoir résisté pendant près de quatre-vingt-dix ans aux vibrations des tamis et aux poussières de charbon, le lavoir des Chavannes se détériore.
La friche est devenue avec le temps la cible des revendeurs de cuivre et de ferraille. Des tagueurs et des aventuriers visitent aussi le site, malgré l’interdiction et le danger, réel, à s’y balader. Des tôles du toit se sont envolées. Au milieu des machines, des plantes poussent. Certains planchers pourrissent.
Le projet présenté par Michaël Vottero, conservateur des monuments historiques, dans la revue L’Archéologie industrielle en France, pourrait être le dernier. Il s’agit, après avoir réalisé une étude documentaire et archéologique «la plus poussée possible», de «déconstruire» le site. Une option qui reviendrait à l’«euthanasier», estime l’historien Bernard André dans les pages de la même revue. «L’expression de “friche contrôlée” signifiait qu’on ne ferait rien pour empêcher une inexorable dégradation des lieux par le temps, juste un accompagnement thérapeutique, écrit le spécialiste.  Finalement, on précipite sa fin par une euthanasie en bonne et due forme.»

ARCHÉOLOGIE INDUSTRIELLE
Faut-il, au même titre que la basilique de Vézelay ou le château de Versailles, chercher à protéger de vieilles usines et les inscrire à l’inventaire des monuments historiques ? C’est ce que pensent la plupart des chercheurs du Cilac (Comité d’information et de liaison pour l’archéologie, l’étude et la mise en valeur du patrimoine industriel), fondé en 1979.
Le Cilac est le co-organisateur d’un important congrès qui réunira les spécialistes du monde entier à Lille du 6 au 11 septembre 2015. Le thème : «Le patrimoine industriel au XXIe  siècle, nouveaux défis».
CF/ Julien Duriez/ http://www.la-croix.com/Actualite  24/8/14 - 14 H 08




Tribute Rembrandt 1996

jeudi 30 avril 2015

Montceau-les-Mines








L’exploration urbaine, abrégé urbex (de l'anglais urban exploration), est une activité consistant à visiter des lieux construits par l'homme, abandonnés ou non, en général interdits d'accès ou tout du moins cachés ou difficiles d'accès.

La visite de sites industriels désaffectés est en théorie interdite puisqu'il s'agit de lieux privés et en raison des dangers qui s'y trouvent (matières dangereuses stockées, risques de chutes, d'effondrement de la structure, électrocution, amiante, etc...), mais elle représente une grande partie de l'activité d'urbex car facilement réalisable et relativement disponible en fonction des régions. Il arrive parfois que le site ait été racheté par une collectivité locale ou mis sous tutelle d'un organisme public du type établissement public foncier, pour être dépollué et détruit. Dans ce cas, l'activité d'urbex conserve le témoignage visuel d'un patrimoine industriel voué à une prochaine disparition. Néanmoins, il demeure assez rare de trouver un site industriel encore préservé en raison du vandalisme et du pillage qui survient généralement très rapidement après toute cessation d'activité.
Souvent, la visite de tels sites est réalisée par des personnes qui s'intéressent aussi à l'histoire industrielle et respectent les lieux. Des sites industriels classés au patrimoine culturel sont librement visitables et sécurisés (haut fourneau U4 d'Uckange en Moselle, Volklinger Hütte en Allemagne) et constituent une alternative à la visite de sites interdits, mais enlèvent l'aspect de "découverte" et "exploration" propre à l'urbex. On se rapproche alors de l'archéologie industrielle, qui vise à recenser et mettre en valeur un patrimoine, en l'occurrence industriel.

Haikyo - Les Ruines en japonais
Dès les années 70 le Japon dynamise son économie : les prêts sont facilités, il y a beaucoup d’argent disponible, de liquidité, et les Japonais ont des salaires de 30 à 40% supérieurs aux Européens. Ils achètent, spéculent à tout va. Se contruisent de nouvelles usines, des immeubles d’habitations, des terrains de golf, des parcs d’attractions… le champagne coule à flot ! La bulle spéculative, quand à elle, gonfle dangereusement pour finir par exploser le 29 décembre 1989. 2 ans plus tard, la valeur du Nikkei s’est effondrée de plus de 50%, et depuis n’a jamais cessé de baisser. Un paysage nouveau – post-apocalyptique – prends naissance : le monde des haikyos. Un terrain de jeu pour amateurs en tout genre.

Nippon no Haikyo - Editions Issekinicho - Auteur Jordy Meow
Hôpitaux, hôtels, maisons, villages et même îles abandonnées, le Japon regorge de lieux en ruine appelés haikyo. Ces endroits, souvent laissés intacts, témoignent d’une époque révolue. Explorez 38 lieux plus incroyables les uns que les autres, dont l’île fantôme de Gunkanjima, rendue populaire par Skyfall, le dernier James Bond. L’auteur nous livre plus de 250 pages de photos à l’atmosphère mystérieuse et de récits retraçant l’histoire de ces vestiges oubliés du Japon.

http://www.haikyo.org/fr/

Lambiotte-Prémery, avril 2015






De nombreuses friches ont vu se succéder des entreprises dont il est important de conserver la mémoire. Les collectivités développent peu à peu des bases de données et cartographies spécialisées. En France, deux bases de données BASIAS et BASOL remplissent plus ou moins ce rôle. Des collectivités particulièrement concernées telles que par exemple Lille-LMCU, située dans le département le plus riche en friches, travaillent aussi sur ces questions, avec les services d'archives départementales, les établissements publics fonciers, les archives du monde du travail.
Les poblèmes liés aux friches sont différents selon le paysage et le contexte, mais les friches industrielles restentsouvent issues d'industries ou d'activité polluantes. Il est fréquent que des déchets dangereux y aient été oubliés ou cachés et soient une source durable de pollution des sols. Les friches issues de sites de sous-traitance mal repérée dans les bases de données (telles que BASIAS ou BASOL en France) peuvent aussi conserver des pollutions ou objets dangereux : transformateurs au pyralène, explosifs, etc.
Le recensement n'est pas achevé, mais rien que dans l’Europe des 15, le nombre de sites pollués a été estimé à 1 400 000 environ, essentiellement à la suite des activités minières, pétrolières, carbochimiques et pétrochimiques, sidérurgiques, des cokeries, de la chimie fine.
Les polluants les plus fréquemment retrouvés sont des métaux lourds et métalloïdes (cuivre, zinc, plomb, cobalt, nickel, arsenic, cadmium...), des hydrocarbures légers (fuel, essence, gazole) et lourds (lubrifiants, huiles lourdes, pétrole brut), des solvants halogénés, et diverses molécules organiques (hydrocarbures aromatiques polycycliques, etc.) sans oublier également la présence d'amiante dans la construction des bâtiments.
Des composés organiques sont trouvés dans près de 75 % des sites pollués et il est permis de supposer que des polluants nouveaux comme des nanoparticules ou autres bactéries seront de plus en plus présents dans certaines nouvelles friches.
Certaines friches, carrière, gravières, catiches, correspondent à des activités relativement peu polluantes, mais - parfois sous prétexte de mise en sécurité et requalification paysagère - elles ont parfois laissé des cavités qui ont été comblées par des déchets industriels riches en polluants.
La dépollution des friches est coûteux. Un premier problème est celui de la responsabilité et du transfert de responsabilité quand il y a vente. Souvent la responsabilité ne peut être clairement établie, et le principe pollueur-payeur ne s'applique alors pas, ou le pollueur a disparu ou n'est pas solvable.
Les friches sont généralement plus nombreuses aux abords des canaux, voies ferrées, sites miniers et bassins houillers ou pétrolifères, et sur les ports. Les entreprises y avaient souvent des puits et forages, ou des décharges internes, qui souvent permettent un contact direct de polluants avec la nappe. Elles sont souvent une source durable de pollution de l'eau.
Il est fréquent que tout ou partie des archives d'usines ou ateliers devenus des friches industrielles aient été détruites ou perdues. Une même friche a pu avoir été occupée par des entreprises successives et aux activités différentes depuis la première activité. Les polluants et séquelles peuvent alors interagir de manière complexe.
 
Depuis le milieu des années 1980, les décideurs en matière de planification et aménagement du territoire en Amérique du Nord et en Europe ont accordé une attention croissante à la requalification des friches industrielles et d’espaces sous-utilisé en zones urbaines, d'abord pour des usages industriels, commerciaux ou résidentiels qui offraient des avantages économiques apparents, via les taxes locales, d'autres recettes fiscales et/ou des emplois. Cependant il y a eu depuis 1990 une demande croissante de la population, des ONG et de certaines collectivités de dépolluer et faire de ces friches industrielles des parcs, terrains de jeux, sentiers, voies vertes et autres espaces ouverts. Dans quelques cas, les bâtiments et certaines machines ont été valorisés ; transformés en musée, logements, école, université, par exemple.
En France, la loi de programmation du 3 août 2009, devant mettre en œuvre le Grenelle de l’environnement, doit faciliter la valorisation de ces friches pour notamment les transformer en éco-quartiers ex : Zone de l'Union sur Roubaix, Tourcoing…
Dans le Nord-Pas-de-Calais, l'association la Chaîne des terrils, le Conseil régional et les communes minières depuis les années 1990 cherchent à intégrer le réseau des cavaliers (anciennes voies ferrées des houillères), les terrils et une partie des friches minières dans la Trame verte et bleue régionale. C'est ainsi que les terrils jumeaux préservés du 11/19 à Loos-en-Gohelle, terrils les plus haut d'Europe, sont devenus les symboles d'un développement durable qui veut se construire sur les ruines du développement non durable.
Des approches pluridisciplinaires sont nécessaires pour traiter des friches et de leurs impacts différés. La plupart des pays industrialisés ont mis en place, avec l'aide des collectivités et d'agences spécialisées des dispositifs d'information, d'aide et de conseil aux acteurs, responsables et riverains de sites pollués.