vendredi 21 mars 2014

La Charité-sur-Loire

C'est la charité des « bons pères » du prieuré clunisien envers les pauvres et les pèlerins qui est à l'origine du nom de La Charité-sur-Loire. L'abbatiale Sainte-Croix-Notre-Dame était alors la plus grande église de France après Cluny. L'église prieurale qui subsiste est l'une des merveilles de ce chemin. On admirera particulièrement son chevet à chapelles rayonnantes et ses deux tympans remarquables. Le premier, au pied du clocher, représente l'Assomption de la Vierge, le second, déplacé à l'intérieur de l'église pour être préservé, illustre le thème de la Transfiguration, avec deux scènes de l'enfance du Christ : l'adoration des Mages et la présentation de l'’Enfant-Jésus au temple.

L'office de tourisme : www.lacharitesurloire-tourisme.com





Le prieuré en quelques dates
1059 : fondation du prieuré par l’ordre de Cluny. Idéalement placé au bord de la Loire et sur les chemins de Composelle, il s’enrichit vite et joue rapidement un rôle essentiel au sein du réseau clunisien. La Charité-sur-Loire devient une des cinq « fille aînée de Cluny » et étend son influence sur 45 prieurés et 400 dépendances.
1107 : l’église Notre-Dame est consacrée par le pape Pascal II. Elle mesurait 120 mètres de long, le clocher Sainte-Croix 72 mètres de haut et la nef 27 mètres.
1559 : un gigantesque incendie ravage la totalité de la nef, une grande partie du prieuré et de la ville.
Après la Révolution, le prieuré, vendu comme Bien National est intégré dans le tissu urbain. Certains bâtiments seront occupés par des particuliers et des commerçants.
1840 : l’église Notre-Dame est classée monument historique par Prosper Mérimée. Ce classement la sauve de la destruction puisque le tracé initial de la route royale de Paris à Nevers traversait la nef.
1998 : elle est classée au patrimoine mondial de l’Unesco comme tous les sites situés sur les chemins de Compostelle
2001 : début du chantier de restauration, un des plus importants de Bourgogne.

jeudi 30 janvier 2014

Ecole de La Charité

Le haïku est court,
Il fait naître le rêve
Et le laisse courir. 
Fleurs de prunier - haïku
Que n’ai-je un pinceau
Qui puisse peindre les fleurs du prunier
Avec leur parfum !
Et je ferme les yeux,
Et je vois,
Le parfum bleu des pruniers.


Paysage de neige glacial
Dans un univers spacial
Un ciel sombre de désespoir
Et le hameau dans le soir
S'engourdit sans penser
Au lendemain prédestiné



Des arbres torturés
A l'allure élancée
Silence et paix
Dans le plus grand respect
Semblent régner
Près du vieux château isolé


Ciel tourmenté
Arbres dénudés
Désert hivernal
Sans aucune âme
Même le clocher
N'est pas épargné



Remise délaissée
Du temps passé
Barques esseulées
D'un décor désolé
Espoir de l'humble pêcheur
En un monde enfin meilleur


Dans les années 60, la grande mode était à l'art abstrait. A cette époque, faire de l'art figuratif qui prenait sa source dans la technique des maîtres anciens, était un mouvement révolutionnaire car à contre courant de l'art officiel et abstrait.

lundi 6 janvier 2014

Modèle Fanny P


Acheter : sens interdit !
L’essence même de l’homme : ses sens. C’est censé ce que je dis : on voit, on sent, on entend, on souhaite toucher, goûter… On encense les produits et le sens est très clair : achetez ! Consommez ! C’est une voie sans issue, nous sommes sans arrêt censurés par le diktat de la consommation et ce, en dépit de tout bon sens...

La conquérante
Elle est là cette fille, figée, souriante
Pimpante malgré le froid, toujours conquérante
Jamais elle ne se lasse, ni ne se froisse
On n’se doute pas mais son métier c’est la chasse
Halo étincelant, lumineux dans la masse
Nos achats, sans crainte, ni scrupule elle régente
Intemporelle, quand les lendemains déchantent

La pub, c'est chic !
Fausse pudique que toi pub, où est ton public ?
Punaise tu pullules, impudente et cynique !
Ton droit de cité incite sans un hic !
Tu cibles et abrutis sans bruit, c'est frénétique !
Pour toi rien que pour, toi poudre magique
On part en embuscade sans but et sans fric
Plus belle par la pub c'est ubuesque mais c'est chic !

Ta jeunesse s'use
Ta jeunesse s’use, ta jeunesse s’use
C’est la peur des rides qui d’toute part fuse
Beauté, la ruse du botox t’amuse
Le monde du paraître se rit de tes angoisses
Tout ce qui compte c’est s’fondre dans la masse
Ta jeunesse s’use, ta jeunesse s’use
Fauchée, tu cherches une issue au décompte
Rien ne se déride quand dérivent tes contes
Sans faux-semblants, le temps fauche tes rêves
T’es jamais la reine même si tu tires la fève
Ta jeunesse s’use, ta jeunesse s’use
Le verre de trop te ronge et tu vacilles
Y’a comme un hic dans ton pays
Chômage, vacuité trou d’la sécu
Tu ris sur du temps perdu, ras le cul
Ta jeunesse s’use, ta jeunesse s’use
Les yeux secs, tu brouilles les pistes et joues au sexe
C’est l’époque fantasme brouillons et durex
C’est l’ère de la société, surgelés vite faits
Des idéaux et opinions à emporter
Ta jeunesse s’use, ta jeunesse s’use
Tu jettes tu consommes puis vice versa
Les visas pour le vice sont sans résa

samedi 7 décembre 2013

La Dernière exposition

Finalement, les Galeries à Nevers, comme probable dans les autres villes moyennes de province, ont bien du mal à dépasser le cap des dix ans d’existence.
Dans les années 90, Nevers comptait pas moins de trois galeries d’art : la Galerie Saint-Cyr de Maurice Bardin, la Galerie du Puits du Bourg de Marc Vérat et l’éphémère Galerie Médium de Pascale Massicot. Les deux premières ont duré un peu plus de dix ans malgré un certain dynamisme de la ville apporté par le maire Pierre Bérégovoy.
Aujourd’hui, c’est une « dernière » avec la fermeture annoncée de la Galerie des Chapelains d’Agnès Chatré après l’exposition de Bernard Follis. Double « dernière » sans doute puisque le peintre, connu et apprécié dans la région, connaît de sérieux problèmes de santé.

Le Puits du Bourg

Vernissage Follis à la Galerie des Chapelains

dimanche 10 novembre 2013

Anatomie et morphologie


L'étude du squelette nous renseigne sur les formes et les proportions.
- Sur les formes, parce qu'en de nombreux endroits les os sont sous-cutanés et prennent part directement à la morphologie.
- Sur les proportions, parce que les os sous la peau peuvent fournir des repères fixes et invariables.
L'étude de l'ostéologie sera complétée par celle des articulations : arthrologie, puis par celle des muscles : myologie.
Le cadre osseux constitue le support anatomique et morphologique essentiel. Lorsqu'il n' est pas sous-cutané, il se trouve recouvert d'une enveloppe musculaire et d'une mince doublure de graisse.
Le squelette fournit des informations sur le caractère propre, par exemple chez la femme l'os iliaque, le bassin, est toujours plus large que chez l'homme.

La Specola à Florence, l'observatoire en italien, qui ouvrit ses portes au grand public le 21 février 1775, expose une collection unique en son genre. Il s'agit de cires anatomiques très détaillées et mises en scène dans des positions et gestes de la vie courante. Non seulement l'illustration anatomique est représentée en volume mais elle est également montrée de façon spectaculaire ce qui tranche radicalement avec les représentations habituelles gravées sur bois ou sur cuivre. Elle atteste aussi de cette tradition des dissections de cadavre humain qui remonte à la Renaissance et qui, au XVIIIème siècle, deviendra d'ailleurs un spectacle public payant et suivi avec intérêt.

Plusieurs méthodes de travail et certains moyens de contrôle facilitent le dessin d'un corps humain.
- Le canon égyptien : 19 fois le doigt médium dans la hauteur totale du corps.
- Le canon de Polyclète : la largeur de la main sert de référence.
Dans la statue du Doryphore la distance du sol au milieu de la rotule est égale à celle de la rotule au col du fémur ; de celui-ci au sommet du sternum et enfin à la largeur des épaules.
Dans la majorité des canons la tête a été prise comme unité. Huit fois dans la plupart des statues grecques dont le bas-ventre, en station debout, constitue le milieu du corps. Dans le canon dit "des Ateliers" la tête y est comprise sept fois et demi et l'extrémité des bras pendant le long du corps correspond généralement au milieu de la cuisse.

Les bras placés en prolongement, en position horizontale, et augmentés par la largeur des épaules constituent l'envergure. Les rapports de la taille avec l'envergure ont été exprimés dans la formule dite du "Carrés des Anciens", la figure humaine s'inscrivant alors dans un carré. Léonard de Vinci a complété cette figure en y superposant un sujet avec les jambes écartées inscrit dans un cercle dont le centre est l'ombilic.

L'art du nu académique
On entend généralement par "nu académique", d'abord un grand dessin, ensuite une peinture ou plus rarement une sculpture, représentant un ou plusieurs nus, nommé "académie", celle-ci se fait d'après un modèle vivant. C'est également le cours dispensé obligatoirement jusqu'en 1970 dans toutes les écoles des Beaux-Arts. L'exécution du nu est soignée et toujours figurative. Le corps doit être lisse et glabre avec un modelé travaillé et, si possible, sans construction apparente. Les poses sont variées et la référence originelle à la mythologie prendra avec le temps une importance secondaire.
De tout temps l'homme a aimé contempler un joli corps de femme, avec ou sans artifices. Quoi de plus naturel en somme que de se le représenter en dessin, en peinture, et l'artiste du XIXème siècle s'impose comme un incontestable spécialiste du genre.
Et le peintre, ou le sculpteur, aura toujours l'avantage sur le photographe de pouvoir regarder deux fois son modèle, de l'observer en nature et en train de se faire.


Mine de plomb

Academic Nudes of the 19th Century

William-Joseph Barbotin, Etudes académiques, Beaux-Arts de Paris

Ayant passé la barrière des épreuves comme les concours de Tête d’expression et de Torse, les élèves des Beaux-Arts peuvent arriver au concours du Prix de Rome. Celui-ci est ouvert à tout élève de sexe masculin et français ayant moins de trente ans. On trouve pour cette épreuve de jeunes garçons passés très tôt dans des ateliers privés et des « barbus » beaucoup moins jeunes.
Chaque année de nombreux participants se présentent aux trois épreuves. Ils doivent tout d’abord, en une journée, exécuter une esquisse sur un thème donné. Après une première sélection quinze jours plus tard, les concurrents retenus repartent pour une seconde épreuve : l’étude du nu d’après modèle vivant.
Les deux épreuves sont jugées conjointement et doivent obtenir l’agrément de la moitié du jury.
Alors, les quelques finalistes autorisés à « monter en loge », pour une durée de douze heures, exécutent une nouvelle esquisse, toujours d’après le sujet imposé, qui doit être très proche du tableau définitif. Ensuite, les prétendants au Prix auront 72 jours pour travailler un définitif sur une toile tendue sur châssis mesurant 1m13 x 1m46. Un grand prix ainsi qu’un second et deux autres prix sont généralement attribués.
Cf/ Cécile Ritzenthaler, ed. Mayer – Paris 1987


Lucien Penat, figure gravée d'après nature - 1902



Jean Coraboeuf, figure gravée d'après nature - 1898



Paul Canard, figure dessinée d'après nature - 1885



Albert Legrain, figure dessinée d'après nature - 1887

Dans l'enseignement du dessin selon les méthodes académiques françaises, l'élève s'exerce au dessin par la représentation d'un modèle posant nu, ce genre de dessin s'appelle académie.
La nudité n'allant pas dans les sociétés occidentales sans une certaine réprobation, principalement en ce qui concerne les parties du corps à caractère sexuel, il fallait une justification pour le dessin de nu. Pour Roger de Piles, le nu n'est pas une fin en soi, mais une étape de la formation de l'artiste et de l'exécution de la peinture ; il s'agit selon ce dernier : « avant que de disposer les draperies, dessiner le nu de ses figures, pour former des plis sans équivoque, et pour conduire si adroitement les yeux, que le spectateur s'imagine voir ce que le Peintre lui couvre par le jet de ses draperies. »
Allant plus en profondeur, l'artiste doit connaître l'anatomie, pour comprendre le mouvement des os et des muscles qui donnent forme à ce que l'on voit du corps ; c'est pourquoi le dessin de nu est aussi appelé « anatomie ».
La référence à l'Antique et la valorisation esthétique de la statuaire grecque et romaine rendaient aussi la nudité acceptable, voire nécessaire, pour les personnages mythologiques, allégoriques ou religieux. Même dans la religion chrétienne, certains sujets la justifient ou l'exigent, comme le baptême et la crucifixion du Christ, le martyre de Saint-Sébastien…


La Folie de Titania, Paul Gervais, 1897
huile sur toile - 350 x 520 cm
Achat au Salon en 1897, dépôt de l'Etat en 1905, Musée des Augustins, Toulouse

Le Songe d'une nuit d'été (A Midsummer Night's Dream), comédie de William Shakespeare.
C'est une histoire complexe dont l'action se déroule en Grèce et réunit pour mieux les désunir deux couples de jeunes amants : Lysandre et Démétrius d'une part, Hélèna et Hermia d'autre part. Hermia veut épouser Lysandre mais son père, Égée, la destine à Démétrius, dont est amoureuse Hélèna. Lysandre et Hermia s'enfuient dans la forêt, poursuivis par Démétrius, lui-même poursuivi par Hélèna. Pendant ce temps, Obéron, roi des elfes, a ordonné à Puck de verser une potion sur les paupières de sa femme, Titania. Il entre dans la forêt avec Puck. Pendant la nuit, la confusion règne.
La scène la plus connue est l'apparition de Bottom, qui porte une tête d'âne, avec Titania, qui, par la magie de Puck, en est tombée amoureuse.