La Troisième République connaît l’apogée d’une forme d’académisme avec, au sommet de la hiérarchie des genres, le « grand style » qui traite obligatoirement l’histoire ou encore la mythologie sur des toiles de format souvent imposant. L’Institut dicte la norme et l’obtention d’un Grand Prix de Rome représente le meilleur gage de réussite pour l’artiste (1).
Si désormais on admet que cette situation constitue l’art officiel d’alors, il n’est peut être pas inutile de souligner le rôle analogue qu’exerce aujourd’hui la Délégation aux Arts Plastiques.
En effet, dans les années 80, celle-ci a mis en place, en suivant les directives de son ministère de tutelle, le mécanisme des Centres d’Art - Fonds Régionaux d’Art Contemporain auxquels s’associent des écoles d’art. Ce mécanisme s’apparente sur certains points au processus qui régissait par le passé, l’enseignement - le Salon - la récompense. En d’autres termes, la Délégation s’est donnée et a reçu pour consigne d’encourager par ses aides ou par l’intermédiaire de la commande publique un type de création bien spécifique.
Comme en attestent les conclusions de Gabrielle Boyon, chargée par le Ministère de la Culture d’établir un rapport concernant l’avenir des FRAC, les liens et influences entre les divers éléments en charge des Arts Plastiques sont bien réels et fonctionnent, non seulement sur le mode du réseau international déjà évoqué, mais rappellent aussi l’omnipotence des membres de l’Académie des Beaux Arts du siècle dernier. Son compte rendu indique en particulier qu’à partir d’un cahier des charges précis, un projet culturel est impulsé par le directeur du FRAC dont le rôle est celui d’un responsable artistique. Sa politique d’acquisition et de diffusion doit privilégier la jeune création dans la mesure du possible, avec l’achat d’oeuvres inscrites dans la postérité des tendances minimalistes et conceptuelles sans oublier la photographie.
Selon Gabrielle Boyon ces institutions régionales doivent se comprendre comme partie prenante du réseau des musées, des Centres d’Art et des écoles des Beaux-Arts.
Elle note encore que l’Etat intervient majoritairement au niveau des acquisitions pour la constitution d’un patrimoine contemporain, la région apportant avant tout le budget de fonctionnement. Tout ceci suggère la mainmise qu’exerçait jadis l’Académie sur le Prix de Rome et son corollaire : l’enseignement des Beaux-Arts, entièrement orienté vers son obtention.
Autre exemple, celui de Philippe Ramette (2), témoignant sinon de l’existence d’un art officiel tout au moins d’un itinéraire recommandé. « A la Villa Saint-Clair qui m’a accueilli en tant qu’artiste-résidant après mon diplôme d’art, le directeur du FRAC Languedoc-Roussillon a montré un réel engagement en m’aidant à produire une exposition et en acquérant mes oeuvres... L’occasion depuis s’est renouvelée, notamment avec le FRAC Champagne-Ardennes. Mon contact avec ces institutions a également soulevé des questions quant aux orientations à prendre dans mon travail. »
La Délégation aux Arts Plastiques dispose de moyens étendus pour promouvoir ce que doit être l’art contemporain. Ainsi en 1994, un concours d’affiches suivi d’une campagne de diffusion dans tous les lycées et collèges est organisé conjointement avec l’Education Nationale (3).
La conception de ce projet de sensibilisation à la réalité de l’art actuel, confiée aux Ecoles d’Art, a débouché sur la réalisation de trois affiches composées chacune d’un monochrome avec, en surimpression, un court texte associant l’aplat de couleurs, sans autre forme de motif, et un créateur ; l’affiche blanche pour Ryman, la bleue pour Klein et la noire pour Soulages.
Agnès Tauveron, projet d'affiche lauréat
Ce choix ne doit bien entendu rien au hasard, tout comme les exemples précédents il reflète la propension des pouvoirs publics à ne vouloir considérer qu’un seul type d’art contemporain ainsi que sa volonté d’établir des normes.
1) Pendant toute la seconde moitié du XIXème siècle, l'enseignement de l'école des Beaux Arts et les diktats de l'Institut procèdent du néoclassicisme. Aujourd'hui, le conceptuel-minimalisme tient lieu de néoclassicisme.
2) Philippe Ramette travaille le bois et fabrique par exemple des "Tables à reproduction" - Collection FRAC Champagne-Ardenne, 1995.
3) Le projet pédagogique a été mené par A. Guzman, professeur aux Beaux Arts de Valenciennes.
CONCLUSION - ART CONTEMPORAIN
PROFIL TYPE
L'Oeuvre :
- Actuellement une photographie floue de genre indéterminé qui peut être de qualité médiocre mais de grand format avec, au centre, un éclairage néon qui clignote le tout sur un fond sonore répétitif.
Le Titre :
- UNTITLED
La Démarche :
- Le processus de l'assimilation de la source lumineuse, de sa mise en valeur et de l'atténuation floue joue un rôle récurrent majeur. Les calculs parfois ironiquement exagérés ne livrent pas seulement le protocole détaillé de la propre démarche intrinsèque mais ils introduisent aussi l'aspect délibérément arbitraire et ambigu des systèmes sémantiques qui se réfèrent à eux-mêmes en s'ouvrant finalement sur des lectures multiples qui questionnent le spectateur...
L'Artiste :
- Vit et travaille à New York, appartient et est issu de la bourgeoisie aisée.
Pour appartenir à la scène de l'art occidental le talent n'est pas indispensable, par contre la connaissance du réseau est incontournable et le carnet d'adresse doit-être influant.
LE PARADOXE de l'art contemporain.
La culture générale s'est démocratisée. A la version latine de la Troisième République s'est progressivement substituée la sélection par les mathématiques, aux résultats peu contestables et sans doute plus justes. Dans le domaine des Beaux-Arts, l'académisme a laissé place au "concept", forcément subjectif, donc sujet à une sélection arbitraire.
Outre les partisans de l'art moderne, les "lauréats-professionnels" de l'art contemporain ont très souvent tourné en dérision la peinture académique et dénoncé l'ancien système des Beaux-Arts. Pourtant les artistes de cette tendance qui privilégie le conceptuel ou le minimalisme bénéficient largement du soutien de l'administration, véritable substitut aux Salons officiels du Second Empire et de la Troisième République. Mais au contraire de l'art académique, finalement en son temps très populaire, l'art contemporain n'a pas ou presque pas de public et sans l'appui des structures mises en place par l'Etat son existence même paraît improbable, sa légitimité s'en trouve donc vivement remise en cause.
En parallèle, avec les impressionnistes et la peinture d'instinct de Van Gogh et avec l'arrivée de la société des loisirs, la pratique de la peinture s'est multipliée et démocratisée. Tout le monde peut désormais exposer et prétendre au statut d'artiste. En effet, la technique -incontournable avec l'art académique par exemple- se trouve reléguée comme simple accessoire, quant au sens de l'oeuvre il n'est que très secondaire, voire inexistant. Dès lors, distinguer une œuvre particulière dans la masse considérable de la production actuelle paraît bien aléatoire ce que tend à confirmer eBay, site Internet de vente aux enchères, où l'offre de tableaux semble plus importante que le nombre d'enchérisseurs.
Alors, entre ces deux voies contraires et contestables : professionnels (en France presque toujours fonctionnaires) et conceptuels d'un côté et, de l'autre, amateurs et figuratifs, existe-t-il encore aujourd'hui une place pour l'Art, autre que celle réservée à l'Art du passé ? La question mérite d'être posée...
Mais restons lucide !
Les étudiants qui choisissent les filières artistiques s'exposent inévitablement à un futur problème de débouché, et ceux d'entres-eux, très nombreux, qui subissent l'influence de l'art contemporain encore davantage. Ce marché des oeuvres contemporaines, mis à part quelques institutions, est quasi inexistant alors qu'il restera toujours possible avec la peinture d'intéresser, même modestement, des amateurs particuliers.
On pourra peut-être utilement méditer sur l'intervention de Fred Ross, Président d’Art Renewal Center, qui s'est déroulée au Metropolitan Museum de New York (09-05-2001).
Événement d'autant plus évocateur que l'auteur est américain, autrement dit de la nation qui actuellement impulse les tendances à suivre.
CULTURE, ETAT DES LIEUX
Le Ministère de la Culture a été l'un des premiers à s'engager dans la voie de la décentralisation, notamment par le biais de conventions de plan passées avec des régions ou des collectivités locales, et le développement des DRAC (Directions Régionales d'Action Culturelle). Nombre d'actions sont ainsi financées en partenariat entre l'Etat et les Collectivités Locales.Budget :
Le montant alloué au Ministère de la Culture est passé de 0,46% du budget de l'Etat (avant 1981) à plus ou moins 1%, y compris les grands travaux et les nouvelles compétences.
Répartition du budget par domaines d'intervention :
Pourcentages susceptibles de légères modifications en fonction des années considérées.
Archives : 0,5 %
Musées : 8%
Livre et Lecture : 8 %
Patrimoine : 12,5 %
Arts Plastiques : 3,5 %
Théâtre et Spectacles : 9,5 %
Musique et Danse : 13 %
Cinéma, Audiovisuel : 16,5 %
Administration : 24 %
Développement Culturel : 4,5 %
Principaux textes législatifs :
1981 : Loi sur le prix unique du livre.
1983 : Loi sur la répartition des compétences entre les communes, départements, régions et Etat.
1987 : Loi sur le Mécénat.
1988 : Loi sur les enseignements artistiques.
1990 : Loi sur les fondations d'entreprises.
1994 : Loi sur la langue française.
(Source : CREDOC)
L'achat d'oeuvres par les institutions permet à une poignée d'artistes de ne se consacrer qu'à leur art. Pour d'autres, plus nombreux, une représentation imagée et traditionnelle de l'environnement constitue l'assurance d'un gain régulier.
Toutefois, et malgré ces positions opposées, la plupart des artistes souhaitent que leurs oeuvres soient exposées, reconnues et si possible rémunérées, et il demeure difficilement contestable que la reconnaissance sociale de tout créateur vivant consiste aussi pour celui-ci à trouver sa place sur le marché.
Le pouvoir quant à lui, qu'il se prétende socialiste ou libéral, cherche naturellement à être suivi et obéi, à défaut d'être toujours soutenu ; artistes et oeuvres d'art peuvent constituer des auxiliaires intéressants.
En fonction de leurs ambitions, les artistes sont souvent amenés à se déterminer par rapport à ce pouvoir, qu'il soit politique ou commercial, qu'ils choisissent de le servir, de le contester ou de l'ignorer. Ils sont également appelés à se positionner envers l'art dominant de leur époque, c'est-à-dire aujourd'hui la tendance conceptuelle et minimaliste.
En France, ces relations prennent une sens tout particulier : révolutions ou, tout au moins, changement de majorités ne sont pas rares et il paraît difficile d'échapper au débat sur l'avenir politique et social du pays, notamment en regard de l'héritage de 1789 et de ses principes.
Avant la Révolution, les artistes échappent rarement au statut de courtisan ou aux commandes de l'Eglise. En tout cas, pour les plus reconnus d'entre eux. Après, et en particulier au XIXème siècle, ceux qui relèvent de l'Académie, sont plus ou moins au service du Second Empire puis de la Troisième République. Désormais, pour être soutenu, il faut appartenir au courant conceptuel-minimaliste.
La République actuelle entérine en quelque sorte une tradition française, déjà mise en oeuvre par le pouvoir royal, poursuivie par l'Empire, et qui est marquée par l'engagement de l'Etat en faveur de l'art et de la culture. Dès lors, cette spécificité nationale ne cessera plus de susciter débats et controverses.Les premiers musées publics français, la plupart du temps issus de la Révolution de 1789, ont été créés dans le but de montrer au plus grand nombre les principales oeuvres des collections royales. Leurs fondateurs poursuivaient un objectif pédagogique, moral, mais aussi politique. Ils se plaçaient surtout dans une perspective historique, ce qui écartait en règle générale la présentation d'oeuvre d'artiste vivant.
La seconde moitié du XIXème siècle verra émerger la notion d'art "contemporain" qui contribuera involontairement à l'apparition d'une avant-garde, groupe extrêmement restreint et en marge de l'art officiel d'alors, l'académisme.
Mais en 1929, l'isolement de ces artistes d'avant-garde commencera à se briser avec la fondation du musée d'art moderne de New York, conçu pour les recevoir. Depuis, les institutions de ce type se sont multipliées dans le monde occidental, en exerçant bien entendu une action déterminante à travers les achats et les expositions, ce qui a fini par établir, puis officialiser, une nouvelle norme esthétique.A partir de là et dans son principe, la politique française du mécénat public en épousant fidèlement ce nouveau modèle, ressemble ainsi étrangement à ce qu'elle était à la fin du XIXème siècle. A l'influence tendancieuse des Salons de la Troisième République et du Second Empire s'est substitué le réseau des Fonds et Centres d'art, toutefois avec le public en moins - détail d'importance - qui hypothèque grandement la légitimité de l'art officiel d'aujourd'hui : le conceptuel-minimaliste.
On peut également noter que l'exception culturelle française dont on entend parfois parler, en tout cas dans le domaine des arts plastiques, semble toute relative ; les musées d'art moderne et contemporain - Centre Pompidou, FRAC - n'ont finalement fait que reprendre, plus ou moins consciemment, les tendances proposées par le musée new-yorkais.
Dans la plupart des pays, l'Etat n'a aucune emprise sur le secteur des affaires culturelles. A ce titre, et après la création des musées nationaux et l'impulsion définitive donnée sous le Ministère Malraux entre 1958 et 1969, la France échappe à la règle.
L'Etat français assure globalement un tiers des dépenses, le reste provenant des collectivités locales et territoriales, essentiellement des communes. Par ailleurs, dans le cadre de la régionalisation, la gestion des crédits du Ministère passe souvent par le truchement des Directions Régionales d'Action Culturelle.
Néanmoins, il faut souligner que la part la plus conséquente du budget de la Culture reste affectée aux dépenses incompressibles de fonctionnement des grands établissements publics que sont l'Opéra de Paris, la Bibliothèque de France, le Louvre, le Centre Pompidou...
On peut aussi constater que l'objectif initial de démocratisation de la culture a fini par s'essouffler. Ainsi, dans le domaine des Arts Plastiques, force est de remarquer le peu d'attention accordée aux oeuvres contemporaines par le public. Il est vrai que l'avant garde en rompant avec l'Art au sens propre du terme, rend les impostures toujours possibles et le manque de repères évident.
D'autre part, les éléments de continuité dans l'orientation de la politique culturelle, malgré les changements de ministres, sont tout à fait notables déjà et sans doute à cause de la permanence des groupes de pression. On peut penser que les mêmes professionnels reconnus et bien en place souhaitent rester, quelle que soit la tendance, gauche ou droite, les mêmes interlocuteurs incontournables et privilégiés des pouvoirs publics. Ces artistes et marchands établis peuvent parfaitement compter sur l'inertie de la machine administrative française, mais aussi sur la relative permanence des modes internationalement définies, en tout premier lieu par les États-Unis
INCONTOURNABLE MINISTERE
Le principe d’intervention dans le domaine des arts remonte aux premiers monarques. François-1er demande à Léonard de Vinci de venir s’installer en France et acquiert nombre d’oeuvres de cette période Renaissance. Plus tard, Louis XIV encourage et pensionne des artistes et des écrivains. En 1959, André Malraux crée un véritable ministère des Affaires Culturelles, administration unique en son genre, qui récupère les attributions du ministère de l’Industrie pour le cinéma et celles dévolues au ministère de l’Education en ce qui concerne les Arts, Lettres et Architecture.
Avec l'instauration de cette institution arrivent les premières critiques qui, au fil des ans, vont naturellement s’accentuer. Ainsi l’intervention de l’Etat dans le domaine culturel commence à être dénoncée avec plus ou moins de virulence à partir de la fin des années 80 ; le « tout culturel » nourrissant pour les uns la « défaite de la pensée » (Finkielkraut 1987) ou contribuant pour les autres à la stérilisation de la création par « l’Etat Culturel » (Fumaroli 1991).
Selon Michel Schneider, une démocratie n’est pas particulièrement qualifiée en matière de choix artistiques et ne semble en tout cas nullement à l’abri des multiples influences du jour. Cet ancien directeur de la musique au Ministère de la Culture, à l’instar de Jean Clair, propose déjà de supprimer ce dernier au profit d'un système de défiscalisation pour l’investissement privé.
Même Dominique Bozo, ex-responsable du Centre Pompidou, rappelle dans un rapport sur la commande publique écrit en 1988 à quel point l’art contemporain est un terrain délicat, « un terrain d’expérimentation face auquel l’Etat, fort de ses erreurs passées, a tendance à inverser ses comportements anciens pour acheter de manière désordonnée les avatars les plus fous de la création d’aujourd’hui. » (1)
Il est vrai que des fautes de jugements jalonnent l’histoire des acquisitions publiques, à l’image de la réticence des conservateurs à accueillir le legs Caillebotte ou de l’absence dans les musées français, avant la seconde guerre mondiale, d’oeuvres de Picasso ou de Matisse.
Cependant, il reste incontestable que l’encouragement à la création, pour louable qu’en soit peut-être l’intention, induit presque indubitablement une dérive vers un art officiel avec, en corrélation, un risque latent d’élaboration d’oeuvres destinées à la commande publique. Aussi, il apparaît probable qu’une part importante de l’art contemporain d’avant-garde soit conçue dans l’esprit et à destination des institutions que sont par exemple les FRAC ou le FNAC (2). Ces lieux constituant d’ailleurs bien souvent son seul débouché. En outre, cet encouragement à la création sera fatalement, à un moment ou à un autre, suspecté sans doute à juste titre de "copinage" et de parti-pris.
"L’investissement culturel lorsqu’il intègre un degré élevé d’innovation comporte obligatoirement une forte part d'incertitude sur ses résultats futurs ; en plus, l’art d’avant-garde, qui déconcerte bien souvent par ses audaces, rend encore plus difficilement compréhensibles les subventions et les nombreux achats publics dont il est l'objet. Pour ces raisons le marché de ce type d’art se trouve réduit à l’extrême et, sans intervention de l’Etat, il serait sans doute voué au déclin" (3). De toutes façons, il paraît probable que même avec une bonne connaissance de l’art on ne saurait réduire significativement le risque de se tromper, déjà parce que les goûts humains sont changeants et parce qu'ils subissent presque inévitablement l’influence des courants de la mode du moment.
Alors, au système français d’administration de la culture, avec son budget d’environ 1% de celui de l’Etat et ses quelques 16 000 agents, ce qui fait dire à certains que l’aide va en tout premier lieu aux fonctionnaires, on peut opposer et peut-être même préférer le modèle anglo-saxon peu interventionniste, donc au final plus démocratique.
A défaut, comme par avant, de se passer purement et simplement de ministère de la Culture, il semble qu'un simple secrétariat suffirait à la gestion des grands organismes culturels nationaux, tout en sachant que quelques secteurs dudit ministère, comme la Délégation aux Arts plastiques, n'ont d'ores et déjà plus aucune légitimité.
1) Le poids de l'aide à l'art contemporain n'a comme équivalent que le soutien apporté au spectacle vivant. La Comédie Française a reçu en 1994 130 MF. Entre 1969 et 1990 l'aide publique a plus que quadruplé pour les théâtres nationaux, elle a été multiplié par 8 pour les centres dramatiques nationaux.
Sans évoquer naturellement le coût des institutions lourdes mises en route sous F. Mitterrand comme l'Opéra Bastille ou la Bibliothèque Nationale de France qui a besoin pour son fonctionnement annuel d'environ 1 373 000 €
2) FNAC : Les 70.000 oeuvres acquises par le Fonds National constituent un vaste panorama des tendances artistiques de 1875 à nos jours. Elles sont présentes dans les lieux publics : Musées, Ministères, Ambassades... mais aussi pour la plupart dans les réserves.
Le premier service chargé des "ouvrages d'art appartenant à l'Etat" est créé au lendemain de la Révolution française en 1791. C'est de ce service, doté d'un budget propre aujourd'hui de 3,2 millions d'euros, distinct de celui des musées, qu'est issu le Fonds national d'art contemporain, institué sous cet intitulé en 1976. A la faveur d'une nouvelle définition des structures dévolues à la création contemporaine, le Fnac passe sous la tutelle de la Délégation aux Arts Plastiques (Dap) en 1981, récemment créée par le Ministère de la Culture. Rattaché alors d'un point de vue budgétaire au Centre national des arts plastiques (Cnap), il en devient la composante essentielle en 2003 lors de la réforme de cet organisme. Depuis 1991, le Fnac est installé à la Défense. Une œuvre commandée à l'artiste François Morellet, "La Défonce", en marque symboliquement l'emplacement.
3) Cf. L'économie de la culture F. Benhamou - Edition La Découverte, 1996.